Si être "à découvert" était, il fut un temps, une honte, l'aveu de ne pas gagner assez par rapport à son niveau de vie ou l'aveu d'un échec de gestion de son budget, ce n'est désormais plus le cas. Loin d'être stigmatisant le découvert est tout simplement devenu "normal" et tant pis si on paye quelques dizaines d'euros à cause des intérêts pratiqués par la banque.
Un quart des ménages utilise le découvert
Les raisons de l'utilisation du découvert bancaire peuvent être nombreuses et, parfois, c'est lié à des dépenses imprévues : maladie, réparations, pertes de ceci ou cela... à l'heure où les budgets des ménages sont de plus en plus serrés le découvert apparaît comme une solution de repli des plus simples.
Du coup le nombre de personnes l'utilisant a, selon l'Observatoire des Crédits aux ménages, augmenté en dix ans. Si en 2005 seuls 24,5% des ménages utilisaient le découvert, ils sont 26,4% en 2014. Plus d'un ménage sur quatre, donc, ne se pose plus de problèmes à voir, sur son relevé de compte, des chiffres en rouge.
Les banques se frottent les mains
Si les ménages se sentent plus libres face aux découverts, ce sont les banques qui en bénéficient le plus. Le découvert est en effet assimilé à un prêt par la banque et, en ce sens, a un taux d'intérêt. Un taux d'intérêt largement supérieur à celui pratiqué pour un simple crédit, même un crédit à la consommation.
En moyenne le taux d'intérêt du découvert en France est de 10,02% par an. Même si le découvert ne dure généralement pas plus d'un mois, le temps que le salaire rentre dans les caisses du ménage, ça fait beaucoup. Surtout si on somme l'intégralité des découverts en France.
Selon les dernières données de la Banque de France, datant de juin 2015, les comptes des Français sont à découvert de 7,6 milliards d'euros. Du jamais vu depuis 1993 (soit depuis que les statistiques existent). A un taux de 10,02% ça représente un peu plus de 760 millions d'euros qui rentrent directement dans les poches des banques.