Le projet Libra, la cryptomonnaie de Facebook, enregistre défections sur défections. Plusieurs grandes entreprises américaines ont décidé de jeter l'éponge et ne participeront pas à cette initiative mal vue des autorités.
Le premier avait été le service de paiement en ligne PayPal, qui s'est désolidarisé du projet Libra la semaine dernière. Et en fin de semaine, ce sont le site de commerce en ligne eBay, le service de paiement Stripe et les émetteurs de cartes bancaires Visa et Mastercard qui ont jeté l'éponge. Libra, dont le lancement est toujours programmé pour le printemps 2020, a du plomb dans l'aile avant même sa naissance. L'association Libra, qui compte une trentaine de membres fondateurs — chacun met dix millions de dollars pour créer une assise financière à la devise — admet qu'il faut de « l'audace » et « une certaine force morale » pour soutenir un tel projet.
Résilience de la cryptomonnaie
Le consortium indique aussi que si sa composition peut s'élargir et changer avec le temps, ses principes fondateurs de gouvernance et de technologie, ainsi que sa nature ouverte, sont les piliers qui assurent la résilience de la cryptomonnaie Libra. Sans partenaires américains ou presque, le projet pourrait toutefois avoir du mal à décoller. C'est d'autant plus vrai que bon nombre de régulateurs voient Libra d'un mauvais œil. La France et l'Allemagne ont ainsi déclaré qu'il n'était pas question de voir cette cryptomonnaie sur leurs territoires.
Financement d'activités illicites
Libra doit permettre de payer pour des biens et des services, et aussi envoyer de l'argent à des proches en dehors des circuits bancaires. Cette absence de suivi des flux financiers, et la possibilité que Libra puisse servir à des activités illicites, sont parmi les plus importants reproches des banques centrales, des gouvernements et des régulateurs. Les partenaires qui quittent le navire craignent également que les régulateurs viennent mettre le nez dans leurs affaires et tentent de restreindre le marché, et donc leurs activités.