Opération SNCF / AirBnb : machine arrière toute et retour à la gare de départ

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 16 décembre 2015 à 7h07
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@shutter - © Economie Matin
25 MILLIARDS $Airbnb est valorisée plus de 25 milliards de dollars en Bourse.

On vous parlait hier, mardi 15 décembre 2015, du partenariat lancé par la SNCF avec le site de location courte-durée AirBnb. Un partenariat qui avait fait monter au créneau les hôteliers qui jugeaient scandaleux que le transporteur, en partie public, signe un partenariat avec une entreprise américaine qui fait de l'optimisation fiscale. Face au tollé la SNCF fait marche arrière toute.

Le partenariat SNCF Airbnb annulé... pour l'instant

La critique avait été virulente : les hôteliers, qui souffrent déjà de la concurrence d'AirBnb qu'ils considèrent "déloyale", avaient utilisé de l'argument suprême contre la plateforme américaine : son optimisation fiscale et le fait qu'elle ne déclare que moins de 10% de ses revenus en France. Une critique facile mais réelle et pour laquelle AirBnb, comme d'autres multinationales américaines, est régulièrement pointée du doigt.

Le souci dans cette histoire est que la SNCF est une entreprise dont l'Etat est actionnaire et qui est subventionnée par le gouvernement et les régions. Difficile pour les hôteliers, qui payent leurs impôts en France et déclarent tout, de comprendre pourquoi la SNCF s'allie avec le site internet.

Ce mardi 15 décembre 2015, donc, la SNCF a rencontré les hôteliers en colère et ils ont pris un rendez-vous pour le 13 janvier 2016 afin "de voir comment on peut travailler ensemble". En attendant, sur le site Voyages-Sncf.com, ce message s'est affiché : "Face à l'incompréhension créée par la promotion ponctuelle de Voyages-sncf.com avec Airbnb, Voyages-sncf.com a décidé d'arrêter l'opération en cours".

Les hôteliers ont donc gagné mais ne crient pas encore totalement victoire et continuent de demander l'arrêt total de l'opération, pour l'instant mise en pause.

Après la grogne des hôteliers, l'incompréhension et la colère d'AirBnb

Le malheur des uns fait le bonheur des autres... et vice-versa. Après l'annonce de l'annulation du partenariat c'est AirBnb qui se lance dans la critique virulente contre... les hôteliers.

Nicolas Ferrary, directeur d'AirBnb France, a été interrogé par Europe 1 sur la question et son sentiment est simple : "Je suis extrêmement surpris, je trouve ça assez scandaleux".

Selon lui l'argument de l'optimisation fiscale de son entreprise ne tient pas. S'il ne le nie pas, il déclare que "en moyenne un hôte Airbnb paie 25% d'impôts sur ce qu'il gagne". Sa source ? une "étude indépendante" non mieux définie.

Si c'est peut-être vrai, il est également de notoriété publique que bon nombre d'hôtes de la plateforme ne déclarent pas leurs revenus. Un manque à gagner important pour le Fisc qui a conduit le gouvernement a changer la loi sur la question et à obliger les utilisateurs des sites issus de l'économie collaborative à tout déclarer.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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