Bruno Le Maire n'a pas eu de mots assez durs pour qualifier EDF et l'ensemble de la filière nucléaire française, suite à la réception du rapport de Jean-Martin Folz sur les déboires de l'EPR de Flamanville.
« L’EPR de Flamanville devait coûter un peu plus de 3 milliards d’euros pour une durée de construction de 4 ans et demi, il coûtera 4 fois plus cher et sa construction durera 15 ans », a déploré le ministre de l'Économie. Il a pris pour exemple les fameuses soudures, dont les réparations coûtent extrêmement chers et qui reportent d'autant le démarrage du moteur nucléaire de nouvelle génération. Pour le locataire de Bercy, cela trahit un « manque de rigueur inacceptable à ce niveau de savoir-faire ». Bruno Le Maire estime que l'EPR de Flamanville est « un échec pour toute la filière électro-nucléaire française » et qu'il faudra en tirer « les leçons et conséquences ».
Tirer les leçons
Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF, était sur place avec le ministre. Malgré les difficultés de l'EPR, il conserve la confiance du gouvernement. D'ici un mois, il rendra un plan d'action concernant la gouvernance des projets ainsi que la coordination entre EDF et Framatome. Le dirigeant devra également plancher sur une éventuelle « réorganisation des équipes » et établir les responsabilités. Il partage d'ailleurs les conclusions du rapport de Jean-Martin Folz, l'ancien patron du groupe PSA.
Vers de nouveaux EPR ?
Ce plan d'action servira de base au gouvernent pour décider du lancement d'un programme de nouveaux réacteurs EPR. Un des préalables est le démarrage de l'EPR de Flamanville, qui est désormais prévu fin 2022… si aucun report n'est annoncé avant. Si les pouvoirs publics ne vont pas abandonner le nucléaire, ils veulent avoir des certitudes quant au bon fonctionnement de la technologie EPR.