Il n'est pas question de laisser filer les déficits en 2016, a annoncé en substance Michel Sapin, le ministre des Finances, lors de ses vœux à la presse. C'est une question de « crédibilité » pour la France.
Paris est effectivement surveillé de près par la Commission européenne. Pierre Moscovici, le commissaire aux Affaires économiques, a clairement fait savoir que la France ne bénéficierait pas d'un nouveau délai pour passer sous la barre des 3% de déficit, après déjà deux largesses de deux ans.
Feuille de route
De fait, le déficit devrait suivre la feuille de route édictée par le gouvernement : 3,7% en 2015, 3,3% cette année, et enfin 3% pour 2017. En 2016, le ministère des Finances compte bien poursuivre la réduction des déficits. Et ce malgré les dépenses nouvelles liées à la lutte contre le terrorisme : le « pacte de sécurité » annoncé par François Hollande après les attentats de novembre devrait ainsi représenter un budget de 2 milliards d'euros.
Sérieux
« Nous l'avons démontré en 2015 : c'est parce que nous avons une politique budgétaire sérieuse que nous sommes capables de faire face à des dépenses nouvelles », a expliqué Michel Sapin. Il a également profité de l'occasion pour afficher les bons chiffres du déficit du budget de l'État, qui se monte à 70,5 milliards d'euros, soit 4 milliards de moins que l'objectif affiché… et 14 milliards de moins qu'en 2014. « Le niveau le plus bas depuis 2008 », s'est réjoui Michel Sapin.