Selon une enquête de l’UFC-Que choisir, 44% des médecins généralistes refusent de nouveau patients. Une situation alarmante qui illustre la nécessité de revoir le système de santé français
Il est plus difficile de trouver un médecin traitant dans une petite ville qu’à la campagne
Difficile de trouver un médecin en France. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée en juin 2019 par le magazine Que choisir n°586 disponible actuellement dans les kiosques. Selon nos confrères, qui ont interrogé 2.770 praticiens, 44% des médecins refusent de prendre de nouveaux patients et 9% souhaitent « d’abord voir le patient avant de se décider ». Les raisons invoquées ? Trop de patients pour 71% des médecins et un départ à la retraite pour 14% d’entre eux.
L’enquête a révélé quelques surprises : ce sont dans les communes de taille moyenne, et non les déserts médicaux, que l’on éprouve le plus de difficultés à trouver un médecin traitant. « Si le taux de refus est de 33% dans les communes de moins de 3.000 habitants, et de 34% dans les communes de plus de 100.000 personnes, il grimpe à 52% dans les villes de 10.000 à 100.000 habitants ! » s’étonne le magazine. Les médecins de campagne semblent avoir plus de scrupules à refuser de nouveaux patients que ceux des villes moyennes qui comptent sur leurs confrères pour en accepter.
D’importantes disparités entre les départements
Il existe d’importantes disparités entre les départements. Ainsi, dans le Bas-Rhin, la Meurthe-et-Moselle et les Pyrénées-Atlantiques, moins de 20% des généralistes refusent de nouveaux patients, « le taux de refus grimpe à 70% dans l’Allier, 78% en Charente et même 86% en Seine-et-Marne » ! Une situation préoccupante puisque le rôle du médecin traitant est primordial dans le système de santé français. C’est notamment lui qui dirige les patients vers les spécialistes.
Cette situation est le « symptôme d’un problème plus large de mauvaise répartition des médecins sur le territoire du fait d’une liberté totale d’installation » estime l'UFC-Que Choisir. Elle est particulièrement injuste pour les patients qui doivent payer des pénalités financières s’ils n’ont pas déclaré de médecin traitant. Il est donc plus que temps de trouver des solutions afin de répartir les médecins en fonction des besoins de la population.