En 2005, le célèbre couturier Karl Lagerfeld décrivait la silhouette parfaite ainsi dans les colonnes de Libération : "d'une étroitesse incroyable, avec des bras et des jambes interminables, un cou très long et une très petite tête". Quelques années plus tard, un député veut interdire aux mannequins torp maigres de défiler. Changement d'époque !
Mincir peut nuire à la santé
Le député PS Olivier Véran, médecin de profession, va déposer deux amendements au projet de loi santé de Marisol Touraine. Objectif : que les agences de mannequin cessent de faire défiler des jeunes femmes trop maigres.
Il s'agit à la fois de protéger ces jeunes femmes d'elles-mêmes et de la demande des photographes, magazines et créteurs de mode, qui voudraient exhiber dans leurs pages ou sur leurs podiums des corps toujours plus minces. Mais aussi de cesser d’encourager des générations de jeunes filles à fantasmer sur l’extrême maigreur de ces mannequins dont les corps sont censés incarner les canons de la beauté.
La ministre de la Santé Marisole Touraine soutient cette initiative. "Je trouve que quand on est mannequin on doit s'alimenter et prendre soin de sa santé. C'est un message important en direction des jeunes femmes, des jeunes filles qui voient en ces mannequins des modèles esthétiques" estime-t-elle.
Un indice de masse corporelle minimum
Pour faire interdire de podium et de séance photos les égéries aux kilos manquants, l’élu propose d’imposer le recours à un certificat médical avant toute embauche au sein d’une agence. Dessus figurerait l'indice de masse corporel de l’intéressée. Il est calculé en divisant le poids par la taille élevée au carré, et constitue un bon repère. Il varie naturellement selon les pays et les cultures. Mais le consensus tourne autour de 18 minimum (par exemple une fille ne peut peser moins de 55 kg si elle mesure 1,75m). Sachant que l’Organisation mondiale de la santé estime que la dénutrition est sévère lorsqu'on est en dessous de 17 et qu’en deçà de 16, c'est l'état de famine.
Et les impétrants seraient punis : le député veut sanctionner à l’aide d’amendes pouvant aller jusqu'à 75 000 euros ainsi que de poursuites pénales pouvant aller jusqu’à six mois de prison.