Désormais, les restaurants qui servent plus de 150 couverts par jour ont l'obligation de vous proposer un doggy bag, pour y glisser vos restes au lieu de les jeter. Désormais aussi, les supermarchés doivent donner leurs invendus. Objectif : lutter contre le gaspillage alimentaire !
Des tonnes de denrées données
Officiellement, presque toutes les grandes surfaces jouent le jeu de la lutte anti gaspi. Elles s'en servent comme d'un outil de communication dans le cadre de leur politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Mais en réalité, toutes ne luttent pas avec la même efficacité contre les excès, les invendus et le gâchis, comme le montre une enquête réalisée par Le Nouvel Obs.
En France, près de 14 % du gaspillage sur la chaîne alimentaire est imputable aux grandes surfaces, le reste étant de la responsabilité des ménages et des restaurants. Il fallait donc enrayer ce gâchis XXL. Désormais, les grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés doivent donner leurs invendus encore comestibles, c'est-à-dire dont les dates limites de consommation ou de péremption ne sont pas encore atteintes, à des associations caritatives.
Ces dernières s'en serviront pour nourrir les plus pauvres. Autant que ces tonnes de nourriture comestibles soient mangées plutôt que javellisées !
La gestion des stocks à revoir
La plupart des enseignes - Carrefour, Casino, Leclerc, Intermarché… - n'ont pas attendu l'entrée en vigueur des nouvelles mesures pour distribuer leurs invendus à des associations. Elles le font volontiers et les dispositifs sont de mieux en mieux rodés.
Fruits, légumes, biscuits : plusieurs enseignes vendent des produits étiquetés "moches" avec des réductions à la clef. Certains magasins organisent des opérations spéciales pour sensibiliser les consommateurs à la nécessité d'acheter des produits périssables en temps et en heure, avant qu'ils ne soient jetés.
Mais peu d'entre eux, d'après l'Obs, essaient de réduire en amont de la chaîne les stocks, afin de limiter la surproduction.
On estime que la quantité de nourriture jetée par les producteurs, distributeurs et consommateurs des pays dits « riches » pourrait nourrir sept fois la population souffrant de faim dans le monde.
En France, le gouvernement s’est fixé un objectif de diminution de 50% du gaspillage alimentaire en France d'ici à 2025.
Au total, les déchets alimentaires représentent chaque année en France près d’ 1,2 million de tonnes. Ce gâchis représente une perte plus de 400 euros par an et par foyer. À l’échelle mondiale, des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Institut de l’eau de Stockholm ont démontré que jusqu’à 50% de la production alimentaire est gaspillée, perdue ou jetée entre le champ et l’assiette.