Si cela ne concerne qu’une petite partie des automobilistes français, ceux qui habitent à proximité de la frontière luxembourgeoise ou qui y travaillent (essentiellement des habitants de Moselle et Meurthe-et-Moselle), il n’empêche qu’ils ont réussi à faire s’énerver le Grand-Duché. Les Belges et les Allemands y sont aussi pour quelque chose étant également limitrophes. Le Luxembourg en a marre des automobilistes qui viennent faire le plein sur son territoire.
Une station essence pour 30.000 habitants
Les stations-essence au Luxembourg, c’est comme les agences immobilières dans les villes prisées par les vacanciers : il y en a partout. On compte, dans le petit pays de 2.586 kilomètres carrés et 610.000 habitants, pas moins de 234 stations-essence. Cela fait une station tous les 30.000 habitants ou une station tous les 11 kilomètres carrés. C’est quasiment six fois plus qu’en France (une tous les 57 kilomètres carrés environ).
Mais ces stations-essence ne s’adressent pas aux Luxembourgeois : elles sont là pour le « tourisme à la pompe ». 60% d’entre elles se situent en effet sur la frontière. Car le carburant est bien moins cher au Luxembourg que dans les pays limitrophes et les frontaliers le savent : ils font donc quelques kilomètres pour un plein, et y gagnent au change.
Réduire les émissions de CO2 du petit pays
L’essence coûte 37% de moins au Luxembourg qu’en France, le Diesel 42%. De fait, le petit pays estime que plus de 70% de l’essence vendue sur son territoire est finalement consommée par des étrangers. Si c’est bon pour le business, c’est mauvais pour l’impact écologique : le taux de CO2 émis par le petit pays devrait être de 9,3 millions de tonnes de CO2 en 2019. Son objectif : le réduire à 8,1 millions en 2020.
Pour ce faire, forcément, il faut réduire la quantité de pétrole vendue sur son territoire. Une solution très simple a été trouvée : augmenter le prix de l’essence et du diesel d’environ 3 centimes d’euro… et réduire donc l’avantage économique d’aller faire son plein au Luxembourg. Pas sûr que ça suffise, toutefois ; avec un prix de l’essence de 1,2 euro le litre et un prix du diesel de 1,1 euro, une hausse de trois centimes ne rend pas vraiment le carburant moins attractif : il coûte toujours 10 à 20 centimes de moins le litre… soit une dizaine d’euros de moins pour un plein.
Si les Luxembourgeois seront un peu perdants dans l’histoire, le Grand-Duché a annoncé la gratuité de tous les transports publics pour 2020 afin de les inciter à ne pas prendre la voiture.