La hausse du SMIC inférieure à celle des prix de l’alimentation

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 17 décembre 2019 à 11h52
Penicaud
1041 EUROSEn 2017, 8,9 millions de personnes vivaient avec un revenu inférieur à 1.041 euros par mois, soit sous le seuil de pauvreté.

Les travailleurs au SMIC qui avaient encore l’espoir de voir le gouvernement revenir sur son refus de donner un « coup de pouce » au salaire minimum seront déçus : Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a définitivement douché cet espoir. Le SMIC augmentera au 1er janvier 2020 selon le calcul mathématique.

Une hausse du SMIC sans coup de pouce

Dans un entretien accordé au journal Le Parisien lundi 16 décembre 2019, Muriel Pénicaud confirme que le gouvernement ne va pas donner un « coup de pouce » au SMIC, comme il l’avait déjà laissé entendre. Le salaire minimum sera revalorisé de 1,2% au 1er janvier 2020, la ministre prévoyant de proposer cette augmentation au Conseil des ministres du mercredi 18 décembre 2019.

Cette hausse sera forcément validée car « elle résulte d'une hausse de 0,7% de l'inflation, donc de l'augmentation des prix, mais aussi de la moitié de l'augmentation des salaires ouvriers et employés, soit 0,5% ». Il s’agit donc du calcul mathématique, qui a simplement été appliqué.

Le salaire minimum augmentera donc de 15 euros net par mois, selon la ministre, pour atteindre 1.219 euros. 2,3 millions de personnes en France sont employées au SMIC et bénéficieront de cette hausse.

Les prix de l’alimentation augmentent plus rapidement que le SMIC

Cette augmentation du salaire minimum ne suffira toutefois pas à faire gagner beaucoup de pouvoir d’achat aux Français. La publication des chiffres de l’inflation par l’Insee pour novembre 2019 laisse, en réalité, craindre l’inverse.

S’il est vrai que l’inflation s’est établie, en novembre 2019 sur un an, à 1%, ce n’est que grâce à une baisse des prix des produits manufacturés (-0,6%) et de l’énergie (-0,6%). Les produits du quotidien, eux, augmentent.

C’est le cas de l’alimentation qui a connu une hausse des prix de 2,1% sur un an, bien au-dessus de la hausse du SMIC. Les loyers ont grimpé, eux, de 0,8% tandis que les transports et les communications ont vu leurs prix croître de plus de 2% sur un an.

D’ailleurs, le chiffre de 0,7% d’inflation utilisé pour le calcul de la hausse du SMIC (correspondant à l’inflation chez les ménages les plus pauvres), donné par l’Insee, est « hors tabac ». Or, ce dernier a non seulement vu son prix augmenter de 15,3% sur un an, mais il est connu que le tabac (avec l’alcool) est plus répandu chez les ouvriers (38% de fumeurs réguliers en 2014, deux fois plus que les cadres).

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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