Ce qui devait arriver arriva et difficile de penser que chez Google ils avaient encore l'espoir que cette décision n'allait pas tomber : la Commission européenne a formellement notifié au moteur de recherche qu'il était accusé d'abus de position dominante. Une mauvaise nouvelle pour le géant qui fait face à sa première accusation de ce type dans le monde après l'abandon des poursuites par la Federal and Trade Commission aux Etats-Unis en 2013.
Une amende ou des correctifs ?
Ce mercredi 15 avril 2015 Bruxelles a annoncé avoir envoyé à Google une "notification de griefs" concernant un possible abus de position dominante. Ce qui signifie que Google est désormais officiellement inquiété sur ce sujet et devra faire face aux juges.
Les avocats de Google sont donc sur le qui-vive (mais ils se sont déjà sans doute penchés sur le dossier) puisque le groupe a deux mois pour préparer sa défense avant l'audition officielle avec la Commission européenne dont on ne connaît pas encore la date. Ce ne sera qu'après ça que la décision tombera.
Et là, deux possibilités : d'une part Google risque une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires mondial (66 milliards d'euros soit une amende de 6 milliards d'euros), d'autre part Bruxelles pourrait décider de faire changer le modèle économique de Google en imposant des changements de fond qui pourraient obliger Google à revoir son organisation.
Android dans le viseur également
Ce que reproche Bruxelles à Google est une possible mise en avant de ses résultats sponsorisés lors des recherches des internautes alors même qu'il capte 80% des recherches en Europe. Une accusation qui a été soutenue par plusieurs plaignants dont le géant Microsoft qui avait lui aussi fait l'objet de procédures d'abus de position dominante dans les années 2000 à cause de son OS Windows et qui lui avaient coûté plus de 2 milliards d'euros.
Là où les choses se corsent pour le géant de Mountain View c'est que Bruxelles a également dans son viseur l'OS mobile Android, largement dominant dans le secteur de la téléphonie. Une enquête formelle a été lancée et elle pourrait conduire à une nouvelle accusation formelle.
Bruxelles et Google pourraient toutefois annoncer un accord dans les mois qui viennent ce qui pourrait permettre au géant américain d'éviter une sanction et l'imposition de correctifs sur son business model.