Carlos Ghosn a fui le Japon avant son procès

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 31 décembre 2019 à 11h34
Carlos Ghosn Proces Tokyo 1
@shutter - © Economie Matin
100 MILLIONS €Entre 2009 et 2016, Carlos Ghosn aurait gagné plus de 100 millions d'euros.

Voilà qui ne risque pas de jouer en sa faveur, surtout au Japon où l’honneur est sacré : l’ancien PDG de l’alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a annoncé avoir quitté le pays alors que son procès doit se tenir en 2020. Une véritable fuite puisqu’il était interdit de quitter le pays et qu’il n’était pas en possession de ses passeports.

Assigné à résidence depuis avril 2019

L’ancien patron de Renault était, depuis avril 2019, assigné à résidence, une première victoire alors que les conditions de détention au Japon étaient vivement critiquées par sa famille et ses avocats. Aucun traitement de faveur ne lui était accordé et il était emprisonné comme n’importe quelle personne accusée de crimes. Une situation qui n’a pas manqué d’indigner de nombreux décideurs et politiques qui ne sont toutefois pas intervenus pour l’améliorer.

Cette assignation à résidence lui laissait le droit de quitter son domicile sous de strictes conditions et durant un temps limité. Il aurait été, selon ses avocats, sous constante surveillance, probablement de peur qu’il n’organise sa fuite… ce qu’il aurait réussi à faire. Les autorités japonaises avaient, peut-être, vu juste.

Carlos Ghosn est désormais au Liban

S’il a quitté le pays, Carlos Ghosn ne s’en cache pas : il a déclaré lui-même dans un communiqué publié le 31 décembre 2019 être arrivé à Beyrouth, au Liban. Le choix est logique, Carlos Ghosn étant franco-libanais. « Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité » a-t-il écrit tout en précisant : « je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine ».

Pourtant, quitter un pays dans lequel on est accusé d’abus de confiance et de dissimulation de revenus, quelques mois avant son procès et sans avoir le droit de quitter le territoire, ressemble quand même étrangement à une fuite.

Reste à savoir comment vont réagir les autorités japonaises et si elles demanderont l’extradition de Carlos Ghosn sur lequel il va sans aucun doute y avoir un mandat d’arrêt.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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