Lors d’une conférence de presse à Beyrouth, Carlos Ghosn, l’ancien président de l’alliance Renault-Nissan, a exprimé sa certitude quant à l’existence d’une collusion entre le procureur japonais et le management de Nissan. Il a aussi tenu à dénoncer ce qu’il voit comme étant un traitement injuste de la part du système judiciaire japonais.
Pour Carlos Ghosn, la collusion entre Nissan et le procureur est évidente
Si on devait résumer la conférence de presse de Carlos Ghosn en quelques mots, ce serait : Carlos Ghosn se voit comme une victime des agissements de manageurs « sans scrupule » de Nissan, qui ont usé de leurs liens personnels avec le procureur afin de le faire tomber. « J’ai entrepris l’intégration de Renault et de Nissan tout en respectant l’autonomie de chacune des deux sociétés ». Les Japonais ont vu cette transformation d’un mauvais œil et ont pensé : « le seul moyen de se débarrasser de l’influence de Renault sur Nissan est de se débarrasser de moi. […] La collusion entre Nissan et le procureur est évidente », a déclaré Carlos Ghosn.
Pour Carlos Ghosn, il n’aurait jamais dû être arrêté. En prenant la fuite, « je n’ai pas fui la justice, j’ai fui l’injustice. Je n’avais pas d’autre choix que de protéger ma personne », a-t-il estimé.
« Si vous ne plaidez pas coupable, ça ira pire pour vous »
Au cours de sa conférence de presse, Carlos Ghosn a dénoncé « un système corrompu et hostile qui a présumé ma culpabilité dès le premier jour ». Il a d’ailleurs qualifié le système judiciaire japonais d’« anachronique » et « inhumain », « un système indifférent à la vérité, à l’impartialité, la procédure, les libertés civiles fondamentales et les normes de la justice communément admises ». « L’unique objectif de ce système est d’extorquer des aveux de culpabilité », a estimé Carlos Ghosn.
Selon Carlos Ghosn, au cours de sa détention les autorités japonaises ne lui ont jamais expliqué de quoi il était accusé, ne lui ont pas permis de consulter les pièces à conviction, ont minimisé ses possibilités de contact avec sa famille et l’ont interrogé jusqu’à huit heures par jour en l’absence de ses avocats. Selon l’ancien patron de Renault-Nissan, le procureur lui a dit : « si vous ne plaidez pas coupable, ça ira pire pour vous ». Carlos Ghosh a estimé qu’il était « retenu en otage dans un pays que j’ai servi pendant 17 ans ». Selon lui, il a « ranimé une entreprise que personne n’a pu ranimer pendant dix ans ». Il a aussi estimé que les différents agents du système judiciaire japonais qui ont concouru à sa détention devaient être poursuivis.