Article initialement paru le 05/05/15
Ce n'est pas là une nouvelle prédiction "catastrophe" de Nostradamus mais bien le constat de plusieurs chercheurs : le temps est compté pour l'Internet. Plus précisément pour le réseau Internet qui va saturer. Si rien n'est fait en 2023 il ne sera plus possible de transférer le nombre de données suffisantes pour couvrir les besoins mondiaux. Et c'est inquiétant.
La fibre optique a ses limites
Déjà en 2001 on savait que ça allait arriver... mais en 2001 on ne s'inquiétait pas : il n'y avait pas Youtube (créé en 2005), pas Facebook, pas Twitter et encore moins les divers Vine, Twitch et Instagram... Du coup quand le laboratoire de Lucent, Bell Labs, a découvert en 2001 que la fibre optique avait une limite physique de transport de données de 100 Térabits/s on se disait qu'on avait le temps, voire même que cette limite n'allait pas être atteinte.
Comme souvent, on se trompait : la demande de transfert de données a grandi exponentiellement et les chercheurs sont maintenant assez formels : on va atteindre la limite de capacité du réseau Internet mondial. Et ce dans 7 ans si rien n'est fait.
"Dans les laboratoires de recherches, nous en arrivons au point où nous ne pouvons plus accroître le nombre de données pour une même fibre optique" selon le Professeur Andrew Ellis, de l'Université d'Aston à Birmingham. Seule solution : "proposer des idées vraiment radicales". Mais pour l'instant il n'y en a aucun.
Et on va manquer d'électricité
Pour résoudre le problème des données, c'est simple : soit on révolutionne les réseaux de manière radicale (un "breakthrough" en science), soit on multiplie le nombre de fibres optiques dans le monde. Ce sera cher, certes, mais ça paraît une bonne solution.
Ça "paraît"... car ce n'en est pas une. Selon le professeur Ellis la multiplication des réseaux ne va que transférer le problème : "Si nous devons entretenir plusieurs réseaux en fibre optique, nous viendrons à manquer d’électricité d’ici 15 ans". En gros : multipliez les réseaux et vous n'aurez pas assez d'énergie pour les faire fonctionner.
Et ce n'est pas si étonnant que ça quand on sait qu'Internet consomme 2% de la production mondiale d'électricité pour son fonctionnement : plus de 9 milliards de dollars par an et l'équivalent de la production de plus de 40 centrales nucléaire ; et tous les quatre ans cette consommation double.
Pour les pays industrialisés Internet consomme une bonne partie de leur énergie : au Royaume-Uni c'est 16% de la consommation globale du pays.
Les chercheurs britanniques vont donc se réunir le 11 mai 2015 pour réfléchir à des solutions... sans aucune garantie de réussite.