L'embouteilleur français de Coca-Cola va reprendre les livraisons des produits du groupe américain dans les magasins Intermarché et Netto, sur décision du tribunal de commerce. Les deux parties ont jusqu'au 1er mars pour trouver un accord.
Depuis le début du mois de janvier, les produits Coca-Cola, qu'il s'agisse des sodas de la marque ou ceux de Fanta, Sprite, Fuzetea, Honest, Tropico, Caprisun et Monster, ne sont plus livrés dans les magasins des enseignes Intermarché et Netto, qui appartiennent au groupe Les Mousquetaires. Une mesure de rétorsion contre Intermarché qui avait annoncé sa volonté de réduire la place dévolue à ces boissons, afin de faire de la place dans ses rayons à d'autres produits moins sucrés, plus sains, souvent fabriqués par des PME françaises. Devant le refus de livraison, le distributeur a saisi le tribunal de commerce de Paris pour trancher le litige. La justice a rendu son verdict : Coca-Cola European Partners (CCEP), l'embouteiller de Coca-Cola en France, doit reprendre ses livraisons sous astreinte financière de 460 000 euros par jour.
Astreinte financière de taille
Cette astreinte représente la valeur d'un jour d'achat des produits Coca-Cola dans les Intermarché et les Netto. Les magasins vont donc très bientôt pouvoir vendre de nouveau les sodas du groupe. Les deux parties ont jusqu'au 1er mars 2020 pour trouver un terrain d'entente, ce dont se réjouit la CCEP : ce jugement « nous encourage à trouver un accord à plus long terme avec Intermarché » et à « reprendre les discussions interrompues par Intermarché et notre courant d’affaires dans un contexte plus apaisé, avec un délai raisonnable pour parvenir à un accord ». Le représentant de Coca-Cola en France veut continuer à privilégier le dialogue, malgré sa décision de cesser la distribution de ses produits.
Satisfaction pour Intermarché
Du côté d'Intermarché, c'est également une satisfaction. Thierry Cotillard, le président de l'enseigne, se félicite dans un communiqué que le juge a « condamné Coca-Cola (…) à reprendre immédiatement les livraisons ». Sur le plus long terme, il estime que la justice donne au distributeur la « liberté de définir nos assortiments afin de faire de la place dans nos rayons à des boissons plus saines », tout en laissant aux consommateurs la possibilité d'acheter des produits Coca-Cola. Intermarché n'a jamais voulu arrêter de vendre du Coca-Cola, soutient-il, mais l'enseigne cherche à faire « plus de de place dans nos rayons, pour vendre à la fois du Coca-Cola et des alternatives plus saines, généralement issues de PME et fabriquées en France ».