À partir de septembre 2020, 3.000 patients vont participer à une expérimentation et recevoir du cannabis thérapeutique. Si aucun changement de la réglementation n'est envisagé, les producteurs français espèrent néanmoins se positionner sur le marché.
Expérimentation de cannabis thérapeutique en septembre 2020
En France, la réglementation précise que « toutes les opérations concernant le cannabis sont interdites, notamment sa production, sa détention, son importation, son exportation et son emploi ». Pourtant, fin octobre 2019, les députés ont donné le feu vert pour lancer une expérimentation du cannabis thérapeutique. Elle durera deux ans et commencera dès septembre 2020. Une annonce prononcée le mercredi 22 janvier par la directrice générale adjointe de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), Christelle Ratignier-Carbonneil.
À la rentrée, 3.000 patients atteints de maladies graves recevront du cannabis médical . Il sera prescrit par le médecin, en dernière intention quand tout aura été tenté pour calmer la douleur. Il ne sera pas proposé par la voie fumée car sa combustion est nocive pour la santé mais sous formes d’huile, de tisane ou de fleurs séchées.
Des producteurs français ?
Reste à savoir où l’on se fournira en cannabis. En effet, il est interdit en France de cultiver des plants contenant des taux supérieurs à 0,2% de THC. Par conséquent, il sera nécessaire d'« avoir recours à des producteurs étrangers » a déclaré Christelle Ratignier-Carbonneil. Bien dommage quand on apprend que, selon Serge Perrot, rhumatologue interrogé à ce sujet par Europe 1, « environ 4 millions de Français n'ont pas de solutions et pourraient justifier d'un traitement au cannabis »…
Selon Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, le cannabis sera « dans un premier temps » importé de pays où il est déjà autorisé, c’est-à-dire l’Allemagne, le Canada, les Pays-Bas, la Suisse et la Norvège. Reste à l’ANSM de contrôler le respect du cahier des charges par les fournisseurs qui seront plusieurs afin d’éviter les ruptures de stock et la création d’un monopole.
Un marché juteux et qui, pour l’instant, ne va pas profiter aux producteurs français sauf s’ils parviennent à répondre aux critères de l’ANSM. Ainsi, « malgré l'interdiction actuelle, InVivo, l'un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a déjà déposé une demande auprès de l'ANSM pour se positionner sur le marché » expliquent Les Échos.