La réunion entre le gouvernement et les syndicats des fonctionnaires, qui s'est tenue jeudi 17 mars 2016, aura donné lieu à une proposition qui ces derniers pourraient bien accepter : le point d'indice des fonctionnaires, gelé depuis 2010, sera revalorisé. Certes, toutes les demandes des syndicats n'ont pas été prises en compte mais l'augmentation sera bien de plus de 1 %, seuil minimum annoncé par les syndicats pour qu'un accord soit trouvé.
1,2 % d'augmentation contre... 8 % de perte de pouvoir d'achat ?
Pas sûr que la proposition du gouvernement, qui avait annoncé un geste "significatif", va être acceptée par les syndicats. Elle reste toutefois plus élevée que les 1% attendus et que les représentants des fonctionnaires avaient annoncé ne pas accepter avant même le début des négociations. Le gouvernement va donc dans leur sens à un an de la présidentielle et après la grève du 9 mars 2016.
Cette huasse, toutefois, ne compense pas la perte de pouvoir d'achat estimée par les syndicats. Le gel du point d'indice, décidé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2010 aurait conduit à une perte de pouvoir d'achat de 8 % selon Force Ouvrière. La CGT également s'aligne sur cette analyse, estimant la perte entre 7 et 8 %.
Un coût très élevé pour l'Etat
Si les syndicats acceptent cette revalorisation il faudra qu'ils acceptent aussi le fait qu'elle se fera en deux temps. Le gouvernement a proposé une revalorisation de 0,6 % le 1er novembre 2016 et de 0,6 % le 1er mars 2017... quelques mois seulement avant les élections.
Reste la question du coût pour l'Etat : la Cour des Comptes avait estimé à 1,85 milliard d'euros par an le coût d'une revalorisation des salaires de 1 %. L'augmentation de 1,2 % coûtera donc au gouvernement près de 2,2 milliards d'euros... alors même qu'il cherche à faire des économies à tous les niveaux pour faire baisser le déficit à 3 % fin 2017.