Contre une amende record, Airbus met un terme à une affaire de corruption qui aurait pu avoir d’importantes répercussions sur son activité. La France récupère la plus grosse part.
Airbus va verser aux justice française, britannique et américaine un total de 3,6 milliards d’euros pour solder une affaire de corruption internationale. Le constructeur aérien civil a trouvé un accord avec le Parquet national financier (PNF) français, le Serious Fraud Office (SFO) britannique, et le ministère américain de la Justice (DoJ) pour éviter les poursuites en justice. La France récupère 2,1 milliards d’euros, le Royaume-Uni 984 millions plus 7 millions de frais de justice, et les États-Unis 526 millions d’euros (plus 60 millions dans une autre affaire pour de fausses déclarations concernant la vente d’armements contenant des composants américains).
2,1 milliards d’euros pour la France
En 2016, Airbus se rapprochait du SFO pour dénoncer des irrégularités d’une entité interne, Strategy and Marketing Organization (SMO), entre 2008 et 2015. La SMO était chargée de la gestion des intermédiaires dans certains contrats, touchant plusieurs pays dont la Chine, la Russie ou encore la Colombie, l’Indonésie et Taïwan. Des pratiques « inacceptables », explique Denis Ranque, le président du conseil d’administration d’Airbus. De telles fautes ne peuvent plus se reproduire, assure-t-il encore. Si Airbus a accepté cet accord, c’est pour éviter des poursuites judiciaires qui auraient pu l’empêcher de participer à des appels d’offre publics, entre autres sanctions.
Aller de l’avant
« Les accords approuvés aujourd'hui permettent à Airbus d'aller de l'avant et de poursuivre sa croissance de façon durable et responsable », se réjouit Guillaume Faury, le PDG d’Airbus qui a remplacé Tom Enders en avril 2019, débarqué en raison de cette affaire. Pour le PNF, c’est une « journée historique », une amende qui « sort des sentiers battus », selon Jean-François Bohnert, procureur national financier. C’est aussi la 6e convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) signée par le PNF depuis la création de cette procédure en 2017.