Immobilier : malgré la loi ALUR les pratiques abusives continuent

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 21 mars 2016 à 15h18
Lcoation Honoraires Frais Agence Loi Alur
@shutter - © Economie Matin
50%La loi ALUR devait baisser de 50 % les frais d'agence lors d'une location.

La loi ALUR créée par la ministre du Logement Cécile Duflot et votée en mars 2014 avait pour but de rendre plus facile la vie des potentiels locataires, d'encadrer les agences immobilières et de réduire les pratiques abusives de ces dernières. Deux ans après l'adoption de la loi l'UFC Que Choisir dresse un constant plutôt navrant : la loi ALUR n'a rien résolu du tout.

Des "excès à tous les étages" chez les agences immobilières

Pour son enquête l'UFC Que Choisir a vu grand et a analysé les pratiques de 1 246 agences immobilières dans 76 départements de France. Si elle s'attendait sans doute à ce que certaines continuent leurs pratiques abusives, l'association de consommateurs ne s'attendait probablement pas à ce que 392 agences soient hors-la-loi. Elle les met en demeure de se conformer immédiatement à la loi et menace des poursuites judiciaires si elles ne le font pas.

Mais ce qui étonne l'UFC c'est que la grande promesse de Cécile Duflot n'a pas été tenue (mais ce n'est pas totalement de sa faute). La ministre promettait des honoraires et frais de gestion, pour les locataires, divisés par deux. Pour l'UFC ce n'est clairement pas le cas.

Si la loi ALUR a baissé de 20 % les honoraires en zone très tendue entre 2011 et 2015, ces derniers n'ont baissé que de 10 % en zone tendue et ont même "légèrement augmenté" en zone détendue.

Les agences donnent peu d'informations... et en demandent beaucoup trop

L'autre gros changement dans l'univers de la location instauré par la loi ALUR est une liste de documents que les agences peuvent demander au locataire. Une liste exclusive publiée en novembre 2015 et qui est loin d'être respectée ; elle l'est même de moins en moins selon l'UFC.

En 2011, en effet, 62 % des agences demandaient "au moins un document interdit" selon l'UFC alors qu'en 2015, dans le cadre de cette enquête, 81 % des agences ont demandé un document qu'elles n'avaient pas le droit de demander.

Mais si les agences demandent beaucoup trop... elles ne fournissent pas assez : selon l'enquête de l'UFC 35 % des agences n'ont pas donné d'information sur le Diagnostic Performance Energétique (DPE), 82 % ne détaillent pas les honoraires de location et 25 % n'affichent pas leurs honoraires en vitrine (pourtant obligatoire depuis plus de 20 ans en France)

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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