De nouvelles prévisions financières, adoptées par le Bureau de l’Unédic, anticipent une amélioration de la situation financière de l’Assurance chômage sur la période 2018-2019. Enfin les comptes sortiraient du rouge !
Un déficit en baisse au fil des ans
Après un déficit estimé à 3,6 milliards d’euros en 2017, l’Unédic prévoit un déficit de 2 milliards en 2018 puis de 0,6 milliard en 2019. Et ce grâce aux effets d’une croissance et d’une inflation plus fortes, et de la convention d’assurance chômage d’avril 2017.
Avec le retour à une conjoncture plus favorable, le solde de l’Assurance chômage se rapprocherait de l’équilibre en 2019 et le niveau de la dette se stabiliserait à 36,2 milliards d’euros fin 2019, soit 11 mois de recettes.
Cet exercice de prévision, réalisé sur la base des règles d’assurance chômage en vigueur, tient compte d’hypothèses issues du Consensus des économistes et des politiques publiques connues à ce jour. Il n’anticipe pas sur les mesures qui seraient appliquées à l’issue de la réforme de l’Assurance chômage, notamment celles de l’accord des partenaires sociaux du 22 février 2018.
L’optimisme est de rigueur, en partie car la croissance du PIB resterait soutenue en 2018 et 2019 (+2,0 % puis +1,8%). Les créations d’emploi affilié se poursuivraient sur la période, avec respectivement +166 000 et +197 000 emplois affiliés supplémentaires en 2018 et 2019. Sous l’effet de l’inflation, les salaires continueraient d’augmenter (+2,0 % puis +2,2%). Avec l’augmentation de la masse salariale, les recettes d’assurance chômage progresseraient sensiblement, de +3,8% en 2018 et de +3,1 % en 2019.
Un nombre de chômeurs en nette baisse
Du fait d’une moindre augmentation de la population active dès 2018 et des créations d’emploi, le taux de chômage BIT baisserait et atteindrait 8,4 % fin 2019. Le nombre de chômeurs indemnisés baisserait légèrement en 2018 (-25 000 personnes), puis davantage en 2019 (-69 000 personnes). Les dépenses d’allocations reculeraient pour la première fois depuis 2008 : de -1,3% en 2018 puis de -1,4% en 2019.
Ces nouvelles prévisions financières illustrent la forte sensibilité des comptes de l’Assurance chômage aux fluctuations conjoncturelles, à la baisse comme à la hausse. Les variations de l’économie se répercutent à la fois sur les recettes et les dépenses de l’Assurance chômage, ce qui la rend plus sensible à la conjoncture que d’autres régimes de protection sociale. Ces dernières années le montrent tout particulièrement.
Depuis 2009, l’économie française se trouve dans la partie négative de son cycle. À partir de 2019, elle pourrait retrouver un niveau légèrement supérieur à sa croissance potentielle selon les prévisions de la Commission européenne. Le solde financier de l’Assurance chômage suit la même évolution : déficitaire de 2009 à 2019, l’Assurance chômage pourrait ensuite renouer avec les excédents si les tendances économiques observées se poursuivent.
Merci ls partenaires sociaux
Cet équilibre de moyen terme de l’Assurance chômage est aussi le résultat des décisions prises par les partenaires sociaux au cours des dernières années, notamment avec la convention d’assurance chômage d’avril 2017. Sans ces dispositions, le déficit aurait été d’environ 1,2 Md d’€ en 2019 et la dette à fin 2019 serait plus élevée d’environ 1,3 Md d’€.
Trois fois par an, l’Unédic réalise des prévisions financières pour anticiper les dépenses et recettes de l’Assurance chômage, afin de garantir l’indemnisation continue des allocataires. Ces prévisions tiennent compte des informations et des hypothèses macroéconomiques connues à la date de l’actualisation des prévisions. Une fois par an, habituellement en juin, ces prévisions sont réalisées à horizon de 3 ans pour les « Perspectives financières », qui sont remises au Parlement et au gouvernement. Elles sont enrichies d’analyses approfondissant la compréhension des différents déterminants du solde financier de l’Assurance chômage.