A études, heures de travail et responsabilité égales, les femmes sont, on le sait, moins bien payées que leurs homologues masculins, en France. La ministre du Travail s’engage à lutter contre cette inégalité, comme elle l’explique dans une interview aux Echos.
Exit les inégalités de salaires d'ici 2022 ?
Aujourd'hui, en France, à travail égal, l'écart inexpliqué entre la rémunération d'un homme et d'une femme est de 9 %. A l'occasion de la journée internationale de la femme du 8 mars, le gouvernement a présenté un plan pour lutter contre les inégalités salariales entre les hommes et les femmes dans l'entreprise.
Trois ans, c’est le temps que se donne la ministre du Travail Muriel Pénicaud pour résorber les écarts de salaire qui perdurent entre les deux sexes. Un délai qu’elle juge « ambitieux, mais incontournable ». Comment y parvenir ?
Elle évoque des « mesures pragmatiques, qui pourraient changer la donne ». Première d’entre elles, la mise en place d’un logiciel, libre de droits, qui sera intégré au logiciel de paie dès 2019 pour les entreprises de plus de 250 salariés, et en 2020 pour les autres, afin de mesurer l’écart existant entre les salaires des unes et des autres. Ainsi chaque entreprise verra clairement ce qu’il en est.
Des contrôles, des sanctions et le "name and shame"
Pour résorber les inégalités en vigueur en leur sein, les entreprises pourront allouer une enveloppe spécifique pour le rattrapage salarial des femmes, un budget dédié, décidé lors des négociations annuelles obligatoires. Les entreprises qui ne se mettraient pas en conformité avec la loi d’ici 2022 seront sanctionnées, selon la ministre.
Les contrôles ciblant l'égalité salariale menés par l'inspection du travail seront en outre renforcés. Ils passeront de 1.700 contrôles par an actuellement à 7.000 contrôles en année pleine.
Politique du « name and shame » oblige, les entreprises seront obligées de publier sur Internet l'écart de salaire global et de donner aux élus du Comité social et économique l’accès aux données détaillées par catégorie de salarié.