L'Etat n'aime pas Uber et surtout son service UberPop interdit par la Loi Thévenoud depuis le 1er janvier 2015. Mais Uber le rend bien au gouvernement en utilisant d'une zone de flou juridique pour lancer son service dans trois nouvelles villes en France. Un réel forcing qu'Uber espère forcera le gouvernement à se plier à sa volonté. Les Taxis vont apprécier...
Un lancement ultrasecret d'UberPop dans trois nouvelles villes
Personne n'est au-dessus des lois ? Si, Uber : le groupe californien de VTC qui ne cesse de trainer dans les tribunaux du monde entier et de se prendre des revers juridiques (le plus éclatant étant la condamnation de Travis Kalanick, PDG du groupe, à deux ans de prison pour "profession illégale de taxi" en Corée du Sud) veut imposer sa vision. Dans le monde et bien entendu en France.
Dans le secret le plus total, c'est le journal Le Figaro qui dévoile ce dimanche 7 juin l'information, Uber a donc préparé le lancement d'UberPop, le service critiqué par les Taxis et le gouvernement et visé par la Loi Thévenoud, dans trois nouvelles villes en France : Nantes, Marseille et Strasbourg.
Bon, le service n'est pas légal pour autant et les autorités continuent de sévir les conducteurs d'UberPop en France, mais difficile de croire que quelques policiers vont les arrêter.
S'imposer pour faire plier la loi : ou quand le business rejoint la politique
"C'est une décision stratégique" confie Thibaud Simphal, directeur d'Uber France au Figaro. Et comment ! la stratégie est simple : faire d'UberPop un service incontournable en France (le groupe revendique déjà 1 million d'utilisateurs dans les six villes où il est disponible) de sorte à ce que le gouvernement... ne puisse rien faire pour l'arrêter
Déjà impopulaire auprès des Français, on verrait en effet mal le gouvernement interdire un service très utilisé peu de temps avant les élections de 2017... Surtout qu'en attendant Uber bénéficie d'une zone de non droit.
Si le service UberPop est bien illégal depuis l'adoption de la Loi Thévenoud et sa mise en application, le groupe californien attend toujours des décisions de justice en ce sens. En attendant, bien que les autorités sanctionnent les conducteurs, le groupe peut assez tranquillement se développer. Et une fois bien installé sur le territoire il pourra tranquillement remplacer tous ses conducteurs par des voitures autonomes quand celles-ci arriveront sur nos routes dans un peu plus d'une décennie
Seuls deux préfets en France, celui de Gironde et celui du Nord, ont réellement pris des décisions fortes et interdit UberPop sur leur territoire.
On attend la réaction des Taxis qui vont être contents
Ce lancement ultrasecret risque de réanimer les tensions entre les taxis et le gouvernement. Car les taxis n'aiment pas Uber qu'ils considèrent de la "concurrence déloyale" ; cette concurrence déloyale est d'ailleurs la justification de quasiment toutes les interdictions d'Uber dans les autres pays du monde comme en Allemagne, certains Etats américains ou très récemment en Italie.
Les Taxis pourraient donc décider d'agir à nouveau et de manifester comme ils l'ont déjà fait. Et cela risque de créer des désagréments pour les usagers de la route...