C’est le branle-bas de combat tous les cinq ans environ : Le Gulf Stream tousse (extrait du livre Les superpouvoirs des animaux). Tous aux abris, un hiver sibérien nous menace, la Terre va s’arrêter de tourner, bref, sans lui nous-som-mes-fi-nis !
Le Gulf Stream, c’est ce courant d’eaux chaudes qui part de la Floride en passant par les Bahamas (dur métier), remonte ensuite vers l’Europe, et dont on perd la trace à hauteur du Groenland. On lui doit notre climat tempéré, car il joue le rôle de barrière naturelle face aux méchantes tempêtes de neige venant d’outre-Atlantique.
La Gulf Stream influence les températures de l'Europe
Il suffit pour s’en persuader de regarder le journal télévisé, en hiver. Quand New York (40,714 0 de latitude nord), pourtant nettement plus au sud que Paris (48,867 0 de latitude nord), est sous deux mètres de neige, on sait que nous aurons tout au plus 5 centimètres chez nous. New York est en fait à la même latitude que Bastia, mais n’en a pas le climat, tant s’en faut...
Bref, le Gulf Stream, c’est l’assurance vie de la French Riviera. Et justement, de cette assurance vie, certains sont en train de manger une partie du capital. Je m’explique : Une équipe hybride composée de chercheurs anglais de Liverpool, en frac et haut de forme, et Américains de Floride, en short de bain et claquettes, est persuadée que les poissons, petits et gros, stimulent les courants marins, et en particulier le Gulf Stream. Comment ? En nageant, pardi ! Tout comme vous éclaboussez toute la salle de bain en jouant à Flipper le dauphin dans la baignoire, baleines ou sardines agitent les océans en jouant des nageoires.
Le danger de la pêche pour le Gulf Stream
C’est tellement sérieux que nos savants ont calculé l’énergie de brassage des poissons qui nagent dans le Gulf Stream : 0,63 térawatt, soit le tiers de l’énergie nécessaire à la bonne circulation du courant. Et nos experts de nous avertir : si homme blanc pécher poissons, Gulf Stream plus tourner rond, et grand froid frapper l’Europe.
Par curiosité, et dans le souci d’éclairer le lecteur dans sa réflexion sur cette information capitale, je suis parti à la chasse au térawatt ou encore aux 630 gigawatts (NDLR =0,63 térawatt, CQFD). Ben ça en fait, du courant : 630 gigawatts, c’est 35 fois ce que produit le barrage des Trois Gorges, en Chine, le plus grand barrage hydroélectrique du monde ! Mais 630 gigawatts, c’est aussi deux fois plus que l’énergie produite par l’ensemble des réacteurs nucléaires dans le monde. Autant dire qu’il faudrait sérieusement se poser la question de récupérer l’énergie produite par les poissons, plutôt que de vouloir construire des EPR ou des éoliennes en masse !
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