Le problème des retards de paiement des entreprises vis à vis de leurs fournisseurs est un problème grave qui a un impact sur la reprise économique — pire encore, ces retards peuvent aussi provoquer la faillite de TPE et ils pèsent sur l’emploi, à l’heure où la France ne cesse d’accroitre son taux de chômage.
Pierre Pelouzet, médiateur national des relations inter-entreprises, tire la sonnette d’alarme dans son premier baromètre trimestriel sur les retards de paiement de factures, un indice se basant sur 120 grandes entreprises françaises.
Les TPE en première ligne
Il ressort de cette étude que deux entreprises sur trois règlent les factures à leurs fournisseurs et sous-traitants en retard. Les TPE en souffrent tout particulièrement : ces retards sont à l’origine de pratiquement un quart des défaillances du secteur.
Pour le médiateur, les choses sont simples : « On sait qu'il y a un impact sur l'emploi, sur l'investissement et sur la confiance. Ça bloque l'innovation, c'est un frein à cette économie qui est en train de petit à petit reprendre ». Le retard peut ainsi atteindre en moyenne 13 jours, alors que le délai de paiement légal est de 60 jours maximum après réception de la facture.
Phénomène de cascade
Les 120 entreprises mesurées par ce baromètre cumulaient fin avril 3,97 milliards d’euros d’impayés. Or, ces retards provoquent un phénomène de cascade, explique Pierre Pelouzet : « Les grandes paient mal les moyennes, qui paient mal les petites, qui paient mal les très petites ». Si tout le monde respectait les règles du jeu, il y aurait 100 000 emplois supplémentaires dans les PME, estime le médiateur.