La réforme est réclamée à droite et à gauche, et est plébiscitée par la majorité des Français (60%) d’après de récents sondages. Mais le prélèvement des impôts à la source, mesure prévue dans le cadre du choc de simplification, pourrait s’avérer complexe.
Plus ou moins simple
Actuellement, la France est, avec la Suisse, le seul pays d'Europe à ne pas pratiquer la retenue de l'impôt à la source.
Le prélèvement direct sur le salaire permet de payer son impôt en temps réel sans avoir à faire de déclaration complexe par la suite et sans risque de ne pas avoir provisionné la somme suffisante. En fait, c'est l'employeur qui se charge de collecter l'impôt des salariés et de le verser à l'État.
En théorie, le système est donc plus simple. C'est d'ailleurs l’objectif poursuivi par François Hollande : que l’impôt soit "rendu plus simple dans son prélèvement".
Cela ne serait pas du luxe : un récent sondage révélait que la majorité des Français ont des sueurs froides au moment de déclarer leurs revenus. Certains, devant la complexité du processus, auraient même des envies d'expatriation à ce moment précis de l'année !
Mais en réalité, le prélèvement à la source ne va pas forcément simplifier les choses, du moins pas les premières années.
Des bugs et des craintes
D'abord car ce n'est pas tant le mode de paiement (en ligne ou papier, mensuel ou annuel, à la source ou non) qui est complexe, que les démarches à entreprendre pour calculer ses revenus, les abattements fiscaux et le reste.
En outre, l’évolution vers le nouveau système risque d’entraîner de nombreux bugs techniques.
Reste à savoir aussi si en pleine période de ras-le-bol fiscal, les Français ne vont pas s’affoler à l’idée d’une telle mesure. Ils disent déjà que leur principale crainte réside dans le fait de communiquer à son employeur des données hautement confidentielles, comme par exemple l’existence d’un patrimoine familial important ou de revenus parallèles. Cela peut jouer au moment de négocier une augmentation de salaire par exemple.