Le patron d’Orange, Stéphane Richard, n’est pas souvent d’accord avec ses concurrents. Mais il se retrouve avec eux pour dire qu’il y a un opérateur en trop en France.
C’est lors d’un colloque sur les marchés du numérique organisé par l’Adate que Stéphane Richard a estimé que la taille du marché français impliquait une concurrence à trois joueurs, au lieu des quatre actuellement. Le patron d’Orange, dont l’État est actionnaire à hauteur de 24,9%, est en désaccord avec le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qui avait estimé lui que la France avait atteint son « point d’équilibre » en la matière.
La tornade Free Mobile
Il faut dire que depuis janvier 2012, le lancement de l’offre mobile de Free a profondément bouleversé le marché. Et que les opérateurs concurrents ont dû, en catastrophe, lancer de lourdes restructurations tout en continuant à investir dans leurs réseaux : les marges ont fondu, ce d’autant plus que Free n’a cessé de bousculer les acquis.
La concurrence fragilisée
Les trois opérateurs Orange, Bouygues Telecom et SFR ont subi de sérieux revers, même si la situation s’est éclaircie : Numericable a acheté SFR, Bouygues Telecom mise clairement sur l’accès internet fixe, tandis qu’Orange joue sa partition sur tous les tableaux.
Stéphane Richard note néanmoins que la situation française est pratiquement une exception en Europe, où la plupart des pays ont trois opérateurs. « Moins d’acteurs pour des marchés plus gros », a-t-il expliqué. Mais les consommateurs en profiteront-ils ? Ça n’a rien de certain.