Si vous n'avez pas très bien compris le titre, si vous pensez qu'il y a une faute ou que le titre n'a aucun sens, c'est assez normal. Et pourtant, malgré le côté totalement paradoxal de la chose, c'est la vérité : en Europe certaines personnes ont commencé à gagner de l'argent grâce au crédit immobilier qu'ils ont contracté pour acheter leur maison. C'est la magie (et l'absurde) des taux d'intérêts négatifs.
Un crédit qui rapporte... le début de la fin de l'économie ?
Jusqu'à présent, malgré leur complexité, les crédits immobiliers (ou à la consommation) étaient simples à comprendre : Monsieur X emprunte 100 000 euros à un taux de 1 % et il doit rendre, au total, 101 000 euros soit les 100 000 euros empruntés plus les 1 % d'intérêts. Ces intérêts, c'est ce que gagne la banque qui vous prête de l'argent. Simple, non ?
Cette configuration est appelée "crédit à taux fixe" : le taux de crédit ne change pas. Mais il y a aussi le taux variable qui, lui, change en fonction de toute une série de paramètres et, notamment, des taux directeurs de la BCE (en Europe) et de l'Euribor. Ceux-ci sont désormais en territoire négatif depuis plusieurs mois et... ça crée des paradoxes.
Selon le Wall Street Journal, en effet, certains emprunteurs danois ont commencé à toucher de l'argent grâce à leur crédit immobilier. Et il en serait de même en Belgique.
Et les Français, vont-ils en bénéficier ?
Théoriquement, tout Européen peut, à un moment ou un autre, se retrouver à gagner de l'argent car il a un crédit immobilier. Mais plusieurs paramètres sont à prendre en compte : le fait d'avoir un crédit dit "à taux variable" et la valeur de l'Euribor sur lequel il est indexé.
L'Euribor est, aujourd'hui, à -0,30 % environ (il évolue constamment) et les crédits à taux variable ne sont quasiment plus proposés par les banques. Ils étaient courants, toutefois, avant la crise économique de 2008 lorsque les taux des crédits étaient bien plus élevés (parfois supérieurs à 4 %) et que le côté "variable" était favorable à la banque : tout le monde s'attendait à une évolution à la hausse et non à la baisse.
Les seuls, théoriquement, qui peuvent en bénéficier sont donc les emprunteurs de longue date (depuis plus de 10 ans) ayant un crédit à taux variable sans limite à la baisse (à l'époque les banques ne se méfiaient pas des taux négatifs, un absurde économique). Des situations très particulières mais qui pourraient bien exister en France comme c'est le cas en Belgique ou au Danemark.
Mais attention : si certains emprunteurs ont touché quelques euros (le Wall Street Journal parle d'une 30aine de dollars pour le couple danois), c'est loin d'être une certitude que la situation dure dans le temps... une petite remontée de l'Euribor et l'emprunteur devra à nouveau payer son dû.