Selon une étude du cabinet Korn Ferry, la pénurie de salariés qualifiés pourrait induire un manque à gagner de 180 milliards d’euros pour l’économie française d’ici 2030.
Le monde devrait manquer de 85,2 millions de salariés qualifiés d’ici 2030
Jamais la proportion des salariés qualifiés n’a été aussi élevée dans le monde, et pourtant, l’économie d’aujourd’hui (et encore plus celle de demain) nécessite encore plus de main d’œuvre hautement qualifiée. Selon une étude du cabinet Korn Ferry, à moins que l’on remédie à ce problème, l’économie mondiale pourrait manquer de 85,2 millions de salariés qualifiés d’ici 2030, ce qui engendrerait un manque à gagner de 7 000 milliards d’euros en raison d’opportunités économiques manquées.
Les manques de salariés qualifiés les plus prononcés se feront sentir dans le secteur financier et le secteur des services aux entreprises, avec un déficit potentiel de 10,7 millions de salariés à travers le monde d’ici 2030 (soit un manque à gagner de 830 milliards d’euros pour l’économie). Les secteurs des technologies, des médias et des télécommunications devraient manquer de 4,3 millions de salariés qualifiés, et le secteur de l’industrie 7,9 millions (même si le nombre de salariés qualifiés devrait augmenter dans l’industrie).
La France manquera surtout de salariés qualifiés dans le secteur financier
Toujours selon l’étude de Korn Ferry, les pays qui seront les plus impactés par cette pénurie de talents sont l’Australie, le Japon et les États-Unis, l’Allemagne et la France. En raison de cette pénurie de main d’œuvre le manque à gagner annuel pour l’économie de ces pays devrait atteindre 1,5 milliard d’euros d’ici 2020.
En France, la pénurie sera la plus prononcée dans le secteur financier et le secteur des services aux entreprises. Les salariés les plus qualifiés (titulaires d’un diplôme universitaire) seront ceux qui manqueront le plus. Résultat : le manque à gagner pour l’économie française devrait atteindre 180 milliards d’euros d’ici 2030, dont 50 milliards d’euros pour le secteur financier et le secteur des services aux entreprises. Mauvaise nouvelle également : la situation n’étant pas meilleure chez nos voisins, la mobilité de la main d’œuvre entre les États européens ne devrait pas être d’une grande aide.