Le Premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, jeudi 14 avril, que le Revenu de solidarité active (RSA) « sera à nouveau revalorisé de 2 % en septembre prochain, comme chaque année depuis 2013 ». Une bonne nouvelle pour les personnes qui vivent en grande précarité. Une moins bonne nouvelle pour les départements.
Pas d’assistanat
Cette revalorisation du RSA n’est pas une surprise mais c’est une bonne nouvelle pour les personnes sans ressources. Elle correspondra « à une augmentation globale de 10 % en 5 ans », a tenu à préciser le Premier ministre lors d’un déplacement à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, pour présenter son plan contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale.
« C'est un plan qui agit pour notre cohésion à tous », a ajouté Manuel Valls. « Quand des millions de personnes sont en dehors de la société, quand des quartiers connaissent l'apartheid ou la ségrégation, c'est l'ensemble du pays qui ne va pas bien et c'est notre cohésion à tous qui est remise en cause. »
Le chef du gouvernement voulait répondre ainsi aux récentes attaques de Laurent Wauquiez qui l’avait accusé de faire de l’assistanat. « Le plan pauvreté n'est pas un plan d'assistanat », a insisté Manuel Valls.
Les présidents de département en colère
Cette décision n’est, en revanche, pas une bonne nouvelle pour les départements qui ont fait entendre leur voix pour dénoncer un système qu’ils ne peuvent plus supporter. C’est, en effet, le département qui prend en charge le RSA et avec l’augmentation du nombre de bénéficiaires, les budgets sont de plus en plus serrés.
Face l'insuffisance de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l'Etat et l'augmentation des dépenses de RSA, certains départements ont d’ores et déjà annoncé qu’ils allaient augmenter la taxe foncière pour faire face à cette dépense en progression constante. C’est le cas du Nord mais aussi des Yvelines, par exemple.
Des discussions sont actuellement en cours entre le gouvernement et l'Assemblée des départements de France (ADF) sur une prise en charge par l'Etat du financement du RSA.