Hier, le président François Hollande s’est montré rassurant : "La France n'a rien à craindre (de la crise grecque). La France est plus robuste qu'il y a quatre ans", a-t-il déclaré sur le perron de l'Élysée à l'issue d'un Conseil des ministres restreint.
50 milliards envolés
Le chef de l'Etat a en quelque sorte emboîté le pas à son Premier ministre, Manuel Valls, qui a déclaré que si la Grèce faisait défaut, "l'économie française ne serait pas affectée". Une manière de rassurer les Français. Mais cela est-il vrai ?
En réalité, la France a prêté beaucoup d'argent à la Grèce ces dernières années, comme d'autres pays de l'Union Européenne, pour tenter de sortir le pays de l'impasse économique dans lequel il se trouve : une somme de 50 milliards d'euros, dont elle ne reverra sans doute jamais la couleur. Surtout si la Grèce est déclarée en défaut de paiement, ce qui risque de se passer demain car le pays avait jusqu'au 30 juin, et pas un jour de plus, pour rembourser 1,6 milliard d’euros au Fonds Monétaire International. Ce dont il est parfaitement incapable !
Résultat, les Français devront entériner la perte des 50 milliards d’euros prêtés. Ce qui représente une somme moyenne de 750 euros par personne.
Notre propre dette augmenterait
Reste que les 750 euros ne seront pas directement impactés sur le portefeuille des ménages, sous la forme d’un virement bancaire, d’un chèque ou même d’une hausse d’impôts. C’est l’Etat qui va absorber la perte, probablement sur de longues années car les créances sont étalées dans le temps.
Mais l'Hexagone pourrait, sur le moyen terme, ne pas s'en tirer à si bon compte : là où la France peut y perdre véritablement, c’est si, à cause de la crise grecque, les taux d'intérêt des dettes souveraines des Etats de la zone euro augmentent. Cela augmenterait en effet le coût de la dette de la France, qui s'élève déjà à plus de 2000 milliards d'euros.