L’annonce de la stabilisation de déficit public à 3% est une bonne nouvelle pour le gouvernement, mais qui devrait être de courte durée avec la crise sanitaire actuelle.
Hausse de dépenses, baisse des recettes
Nous sommes pile dans les règles. Selon le Traité de Maastricht, le déficit public ne doit pas être supérieur à 3 % du produit intérieur brut (PIB). C’est chose faite, le déficit public de la France a atteint 3% du PIB en 2019, soit 72,8 milliards d’euros selon les données publiées mercredi par l’Insee.
Le déficit public a légèrement augmenté puisqu’il s’établissait en 2018 à 2,3% du PIB. Le gouvernement peut se satisfaire de cette performance puisque le déficit s'avère légèrement inférieur aux dernières prévisions, 3,1%. En pourcentage du PIB, les recettes sont passées de 53,4 % à 52,6 %. Elles ont augmenté de 1,2% en euros courants après +2,5 % en 2018. Cela s’explique avec la baisse de la pression fiscale comme les impôts sur le revenu et le patrimoine ainsi que la baisse de la CSG pour les retraités modestes.
En contrepartie, les dépenses ont augmenté de 2,6 % contre 1,3 % l'année précédente. Les prestations sociales (qui représentent 45 % du total) ont augmenté de 2,7% pour atteindre 616 milliards d'euros. En revanche, l'augmentation des dépenses de fonctionnement a été plus faible, à +1,7 % avec sous l’effet du protocole sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR), les rémunérations en hausse de 1,2 % par rapport à l’année précédente.
Catastrophe en 2020
Même s’il est encore tôt pour se prononcer définitivement sur le sujet. Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics a annoncé au quotidien Les Echos que le déficit public va bondir à 3,9% du PIB cette année, contre 2,2% initialement prévu. En cause : la récession estimée pour le moment à 1% et du plan d'urgence chiffré provisoirement à 45 milliards d'euros.
Face à cette situation particulière, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé la suspension du pacte de stabilité, et ainsi que les règles de discipline budgétaire imposées aux Etats qui utilisent l'euro. Une mesure inédite, qui n’a jamais été envisagée même durant la crise financière de 2008.