Après s’être prononcé pour la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, a ouvertement souhaité qu’EDF réoriente son activité vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Nucléaire : Nicolas Hulot appelle à « sortir du dogmatisme »
Si le gouvernement voit d’un bon œil l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français, en finir avec le nucléaire est en revanche beaucoup plus difficile. Tout d’abord parce que le nucléaire représente 72% de la production française d’électricité. Ensuite parce que l’État est actionnaire à 85,6% d’EDF… qui exploite justement des centrales nucléaires. Mais manifestement, la position de Nicolas Hulot sur cette question est en train d’évoluer.
Deux semaines après avoir déclaré dans l’émission « Les 4 Vérités » sur France 2, « Tout le monde est d’accord pour réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% », c’est au micro de FranceInfo que Nicolas Hulot a affirmé qu’il fallait « sortir du dogmatisme » et « réduire la part du nucléaire ». « L'avenir d'EDF est dans l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables », a-t-il estimé, avant d’expliquer ce revirement : « Il n'y a pas de honte à réviser un avis, une opinion quand [...] ce que l'on avait dit ne s'est pas réalisé ».
Production électrique française : 51% d’énergies renouvelables d’ici 2030 ?
Cette déclaration de Nicolas Hulot arrive au lendemain de la publication d’une étude réalisée par le cabinet Artelys et le think-tank européen E3G, selon laquelle la France peut atteindre 51% d’énergies renouvelables dans son mix électrique en 2030 et réduire rapidement la part du nucléaire tout en maintenant des niveaux d’exportation importants. Et le contexte est on peut pas plus opportun pour opérer cette évolution, puisque le coût des technologies renouvelables est en train de chuter, rappellent les auteurs de l’étude.
Pour que ce scénario soit réalisable, la France doit accélérer fortement le déploiement des énergies renouvelables solaires et éoliennes tout en réduisant ses capacités nucléaires d’environ un tiers d’ici 2030, estiment-t-ils.