60 millions de livrets A sont ouverts en France. Soit presque autant que le nombre de Français ! Et pourtant, les épargnants n'ont de cesse de retirer leurs picaillons de ce livret pour le placer ailleurs. Il faut dire qu'avec un taux de rémunération de seulement 1%, il n'est plus très intéressant !
"Hors de question" que les taux se maintiennent
Or le gouverneur de la banque de France, Christian Noyer, a clairement fait comprendre qu'il penchait en faveur d'une nouvelle baisse du taux à partir du 1er août prochain, hier, lors de la présentation du rapport annuel de l’Observatoire de l’épargne réglementée.
"Nous sommes dans une période où la BCE met en place des moyens considérables pour faire redémarrer l’économie et remonter l’inflation. Donc il n’est pas acceptable que l’épargne réglementée soit un obstacle de plus en plus fort à cette évolution. Pour moi, il est hors de question que les taux ne baissent pas au cours de l’année", a-t-il martelé.
En fait, il veut appliquer la formule de calcul automatique, basée sur l’évolution des taux courts et sur la progression des prix à la consommation. Ce qui ferait passer mécaniquement le taux de 1% à 0,75%, voire 0,5%. Peanuts en somme !
Exit l'époque où le livret A était le livret d’épargne préféré des Français, avec une rémunération à 4,25% en 1970 ou même à 2,25% en 2012 !
Le gouvernement à la rescousse ?
Depuis plusieurs mois, ce livret s’avère de plus en plus déserté par les Français, qui chaque mois, retirent en moyenne de ce compte plus d’argent qu’ils n’en déposent dessus. En 2014 déjà, le bilan avait été plus que mitigé, puisque in fine, la décollecte nette se chiffrait à 6,13 milliards d'euros.
Il semble que les Français lui préfèrent désormais notamment l'assurance-vie, avec des fonds qui ont rapporté 2,5% en moyenne en 2014. Mais aussi le Plan épargne logement (PEL), au taux de 2,5% pour tout PEL ouvert avant le 1er février, et de 2% pour ceux ouverts après.
Reste à savoir si le gouvernement s'en tiendra aux feuilles de calculs mathématiques, ou s'il voudra donner un coup de pouce aux épargnants. En janvier dernier, le taux de 1% a été maintenu alors qu’il aurait dû baisser à 0,25% en fonction de l’inflation. Mais le gouvernement était intervenu.