Plombé par d’importantes dépenses, Facebook voit sa rentabilité fondre. Résultat : les investisseurs vendent en masse, entraînant une chute de 20% de son titre.
Le chiffre d’affaires de Facebook a progressé de 42% sur un an
Les investisseurs étaient très nombreux à passer des ordres de vente sur leurs titres Facebook le soir du 25 juillet 2018 après la clôture du marché, au moment où Mark Zuckerberg prenait la parole pour commenter les résultats trimestriels de son entreprise. Si l’on se fie aux échanges après la clôture du marché, le titre a perdu 20% en l’espace de deux heures.
Qu’apprend-on donc de ces résultats ? À première vue, les choses vont bien pour Facebook. Le chiffre d'affaires (composé essentiellement des revenus publicitaires) a fait un bond et atteint des sommets : 13,2 milliards de dollars au deuxième trimestre 2018, soit une progression de 42% sur un an et de 10% d'un trimestre sur l'autre. À noter que 91% des revenus publicitaires sont désormais générés sur le mobile. Le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs ne cesse de croître et se situe à un plus haut historique, soit 1,47 milliard, ce qui constitue une progression de 11% sur un an. Par ailleurs, 65% des utilisateurs actifs au moins une fois par mois se connectent tous les jours.
Dépenses hors normes, marge opérationnelle en baisse : Facebook déçoit le marché
Mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg, car quand on regarde de plus près, les résultats de la firme de Menlo Park sont loin d’être brillants. La marge opérationnelle ressort à 44% au deuxième trimestre 2018, un niveau qui fait certes saliver beaucoup de dirigeants de start-ups dans la Silicon Valley. Mais il faut savoir que cette marge opérationnelle baisse pour le deuxième trimestre consécutif (57% au quatrième trimestre 2017, puis 46% au premier trimestre 2018), ce qui est plutôt un mauvais signal.
Si la rentabilité de Facebook est en baisse, c’est que la firme est plombée par d'importantes dépenses (achats immobiliers et d'équipement) : elles s'élèvent à 3,459 dollars au deuxième trimestre 2018, soit une progression de 139% sur un an. Il ne faut pas non plus oublier la croissance vertigineuse des effectifs, due en grande partie à l'mpératif de modération des contenus : au 30 juin 2018, Facebook employait 30 275 personnes, un chiffre en hausse de 47% sur un an.