Macron veut moins de hausses de salaire, aucun plafond pour les patrons

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 24 mai 2016 à 9h18
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7,2 MILLIONS €Le salaire de Carlos Ghosn, patron de Renault, pour 2015 a été de 7,2 millions d'euros.

La divergence entre le gouvernement, représenté par François Hollande et Manuel Valls, et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron se fait de plus en plus importante. Dans un long entretien accordé au journal Les Echos, ce dernier offre sa vision pour relancer la compétitivité et l'industrie en France. Et ça passe par une modération des salaires...

Macron veut une modération salariale en France

Dans son édition du mardi 24 mai 2016 le journal Les Echos publie un long entretien du ministre de l'Economie qui revient sur sa stratégie qui devrait, selon lui, permettre de relancer l'industrie en France. Une industrie qui est un peu plus compétitive, mais pas encore assez : "Le retournement est en cours. On a parlé secteur, examinons la situation, fonction par fonction. Sur la R&D, nous sommes compétitifs parce qu'on a une recherche académique efficace, un bon niveau de formation et un dispositif attractif avec le crédit impôts recherche. Mais l'interaction entre l'écosystème académique et entrepreneurial doit encore s'améliorer, même si, ces quinze dernières années, elle a beaucoup progressé."

Du coup, pour gagner en compétitivité, Emmanuel Macron a un conseil à donner aux patrons français : "Ayez une préférence pour l'investissement et l'emploi-formation plutôt que pour les dividendes et les salaires !" avant de continuer : "Pour les salaires, il faut privilégier des négociations salariales au plus proche de la situation de l'entreprise." Les patrons doivent donc préférer une modération salariale pour les employés afin d'investir et de former...

Mais il critique toujours la loi visant à plafonner le salaire des patrons

Il faut également que les entreprises ne privilégient pas les dividendes mais l'investissement et la formation-emploi, selon le ministre de l'Economie interrogé par Les Echos. Par contre, concernant le débat sur les salaires des patrons qui fait rage depuis l'augmentation de salaire de Carlos Ghosn, patron de Renault, rémunéré 7,2 millions d'euros en 2015 contre l'avis de l'Assemblée Générale de l'entreprise, le ministre maintient sa position.

"Il est hypocrite de déclarer 'limitons la rémunération des dirigeants à 100 fois le SMIC', alors que suivant la Constitution la loi ne peut pas limiter la rémunération des patrons avec un plafond fixe" a-t-il déclaré aux Echos.

Aller encore plus dans le sens des entreprises

Emmanuel Macron, toujours dans cet entretien accordé aux Echos mardi 24 mai 2016, estime qu'il faut aller "plus loin que la loi El Khomri" plus communément appelée Loi Travail. "Il faudra élargir le champ de la négociation collective au niveau de l'entreprise à d'autres domaines. Plus on ira vers l'entreprise, plus ce sera efficace. On ne peut pas prétendre aimer l'industrie et refuser les conditions de son succès. L'opinion est intelligente et elle évolue."

De plus, il prône une politique plus protectionniste "dans les secteurs dans lesquels la place de l'Etat comme actionnaire se justifie, comme la défense ou l'énergie" estime le ministre avant de préciser : "nous devons moderniser les règles antidumping en Europe. Il ne s'agit pas de s'opposer à la concurrence, mais d'être intraitable contre la concurrence déloyale."

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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