François Hollande s’affiche en européen convaincu. Dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche, le président de la République appelle même à la création d’une « avant garde » en Europe, dont la France ferait évidemment partie.
Cette tribune, toute entière à la gloire de la vision impulsée par Jacques Delors d’une Europe mieux intégrée — aussi bien économiquement que politiquement —, fait le point sur l’action de la France ces dernières semaines pour maintenir l’intégrité de la zone euro. Paris, avec Berlin, sont les artisans du maintien d’Athènes dans la monnaie unique. Le plan d’aide a été validé dans les trois capitales et il fait son chemin dans les parlements nationaux des États membres.
Plaidoyer
Mais au delà de la place de la Grèce en Europe, François Hollande lance un plaidoyer pour la construction européenne, et il assure vouloir aller plus loin encore. Le président de la République appelle à la création d’une organisation « renforcée » de la zone euro, « avec les pays qui en décideront, une avant-garde ».
La France est « prête », « elle se grandit toujours quand elle est à l'initiative de l'Europe », écrit Hollande. Il est temps d’après lui d’en faire plus : « L'Europe a laissé ses institutions s'affaiblir et les 28 gouvernements peinent à s'accorder pour aller de l'avant. Les Parlements restent trop loin des décisions. Et les peuples se détournent à force d’être contournés ». Un constat partagé par bien des européens.
Solution
La solution : un gouvernement de la zone euro, qui gérerait un « budget spécifique ainsi qu'un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique ». L’idée n’est pas nouvelle (elle avait été avancée aussi par Nicolas Sarkozy, sans effet), mais les événements récents pourraient pousser les feux sous cette initiative.