Si le plan d’aide à la Grèce a permis à Athènes de se maintenir son ancrage dans la zone euro, c’est au prix de nombreuses concessions de la part du pays. Certains évoquent même la tutelle de la Grèce.
Ce discours, c’est aussi celui tenu par Dominique Strauss-Kahn qui, dans un billet paru sur internet, parle même d’un « diktat » pour qualifier l’accord. Le plan en question, dont Paris et Berlin sont les artisans, « a de bonnes chances d’être mis en œuvre, repoussant, sinon effaçant, les risques de Grexit. Mais les conditions de cet accord, quant à elles, sont proprement effrayantes pour qui croit encore en l’avenir de l’Europe » s’alarme l’ancien président du FMI dans ce texte destiné à ses « amis allemands ».
Allègement
« A compter nos milliards plutôt qu’à les utiliser pour construire, à refuser d’accepter une perte – pourtant évidente – en repoussant toujours un engagement sur la réduction de la dette, à préférer humilier un peuple parce qu’il est incapable de se réformer, à faire passer des ressentiments – pour justifiés qu’ils soient – avant des projets d’avenir, nous tournons le dos à ce que doit être l’Europe, nous tournons le dos à la solidarité citoyenne d’Habermas », écrit DSK, qui a plaidé pour l’allègement de la dette d’Athènes.
Victoire idéologique
Strauss-Kahn estime que ce plan a surtout été l’occasion pour les dirigeants européens d’avoir fait payer un gouvernement d’extrême gauche, une « victoire idéologique » au prix d’une « fragmentation de l’Union ». DSK rappelle l’histoire de l’Europe, une société qui s’est créée sur une certaine idée de la solidarité. « Mais pour être un modèle, l’Europe doit voir loin, refuser les mesquineries, jouer son rôle dans la mondialisation, en un mot, continuer à façonner l’Histoire ».
