Cette affaire de grève générale commence à être compliquée pour le Premier ministre qui est sans doute sous tension. Ce jeudi 26 mai 2016 c'est d'ailleurs la huitième journée de mobilisation générale contre le texte avec de nombreuses manifestations prévues partout en France et des grèves dans quasiment tous les secteurs : la presse, l'énergie, le pétrole, les transports... Mais Manuel Valls ne veut pas céder et n'a aucune intention de retirer la Loi Travail. Grâce à sa dernière intervention à l'Assemblée Nationale, mercredi 25 mai 2016, on comprend mieux pourquoi il est confiant.
Les Français peuvent "s'apprivoiser"
Alors qu'il était interrogé sur la question des blocages par Edouard Philippe, député-maire du Havre, Manu(el) "militari" Valls a répondu que la situation est en train de se résoudre. "Onze dépôts ont déjà été débloqués, un encore ce matin [du 25 mai 2016]". L'intervention des forces de l'ordre contre les manifestants semble donc porter ses fruits.
Toutefois, à la phrase d'après, le Premier ministre est la victime d'un lapsus révélateur : "Nous le faisons car nous pensons que les Français doivent pouvoir s’apprivoiser…" a-t-il déclaré avant de se reprendre dans la foulée et corriger cet "apprivoiser" en "s'approvisionner". Un rattrapage rapide, mais le mal était fait : un petit rire a couru dans les rangs des députés attentifs.
Savoureux savonnage de Valls : "les Français doivent s’apprivoiser" au lieu de "s’approvisionner"... #DirectAN pic.twitter.com/DrQn7YPvSA
— Philippe Mathon (@pmathon) 25 mai 2016
Que signifie "apprivoiser" ?
L'utilisation du terme "apprivoiser" est due, bien évidemment, à sa proximité avec le terme "approvisionner". Les deux verbes ont un grand nombre de sons en commun ce qui facilite la confusion et la langue qui fourche.
Toutefois, comme tout lapsus révélateur, ce terme laisse peut-être transparaître la pensée de Manu(el) "militari" Valls. "Apprivoiser" est le fait, pour l'Homme (soit l'animal doté de conscience et de raison) d'approcher un animal sauvage et de l'habituer à sa présence et à son contact.
Manuel Valls prend donc ici le rôle de l'Homme doté de conscience tandis que les Français (et plus particulièrement les grévistes) ne sont que des animaux sauvages. Pas sûr que les principaux concernés apprécient...