Le PTZ (prêt à taux zéro) lancé par le gouvernement et les taux directeurs très bas qui permettent encore des crédits immobiliers avec des taux historiquement bas ne risquent pas de suffire à changer la donne : devenir propriétaire reste très compliqué pour les Français modestes. En fait, selon la Drees (Direction d'études du Ministère des Affaires sociales), c'est même de plus en plus compliqué. Et les inégalités se creusent...
La situation se dégrade depuis 40 ans
La note de la Drees publiée à la fin du mois de mai 2016 constate simplement que de moins en moins de ménages modestes sont propriétaires... et que de plus en plus de ménages riches le sont. Par rapport à 1973, soit il y a 40 ans, la part des Français du premier quartile (les plus modestes) qui devient propriétaire entre 25 et 44 ans est passée de 34 % à 16 % (chiffres de 2013).
Inversement, chez les 25-44 ans du quartile le plus riche, le nombre de propriétaire a fortement augmenté. De 43 % en 1973 ils sont désormais 66 % en 2013. Le constat est donc simple : les riches accèdent de plus en plus à la propriété, les pauvres de moins en moins.
Une aide extérieure aide à l'accès à la propriété
Un projet immobilier demande beaucoup d'argent, plusieurs dizaines voire des centaines de milliers d'euros, ce qui explique les inégalités entre les acheteurs. Mais il y a, selon la Drees, un fait non négligeable : l'intervention extérieure.
Ainsi, en cas de réception d'un don, d'un héritage ou d'une aide de la part de la famille, la possibilité d'acheter augmente de 15 points chez les Français les plus riches... et est trois fois plus élevée chez les Français les plus pauvres.
Malheureusement, là aussi les inégalités sont visibles : si 41 % des Français les plus aisés sont susceptibles de recevoir une aide, ils ne sont que 36 % à en avoir une chez les plus modestes.