11,3% des enfants habitant en France sont pauvres. C’est toujours moins qu’au Luxembourg (13,7%), en Italie (18,3) ou en Grèce (18,9%), il n’empêche que d’autres pays parviennent à faire beaucoup mieux dans le domaine, à l’instar du Danemark (2,9%) et de la Finlande (3,3%) par exemple, révèle l’OCDE dans un bilan publié à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, le 17 octobre 2018.
Enfants pauvres : un quotidien fait de privations
Si la pauvreté touche 8,1% de la population française, les enfants sont encore plus nombreux à subir ses conséquences, puisque 11,3% des moins de 18 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté dans notre pays, apprend-on du dernier bilan sur la pauvreté infantile publié par l’OCDE. Et il faut dire que les conditions de vie des enfants pauvres sont très différentes de celles des enfants que la pauvreté a épargnés.
En France, 51% des enfants de familles pauvres vivent dans un logement indigne, 22% des enfants pauvres ne s’alimentent pas correctement, 60% ne bénéficient pas des mêmes opportunités en termes de loisirs, 30% n’ont pas accès aux mêmes ressources et opportunités éducatives, et 39% ne bénéficient pas d’un environnement social qui favoriserait leur épanouissement.
Même en situation de plein emploi, 4,9% des familles françaises seraient pauvres
Le taux de pauvreté de l’ensemble des familles vivant en France s’élève à 9,2%, un pourcentage qui baisse à 6,8% pour les familles où les adultes qui travaillent. Mais le fait d’avoir un travail n’est pas la panacée : selon les calculs des économistes de l’OCDE, dans l’hypothèse d’un taux de chômage zéro, le taux de pauvreté des familles françaises s’élèverait à 4,9%.
Selon l’OCDE, il est possible de faire reculer considérablement la pauvreté infantile en améliorant la couverture et le ciblage des prestations au profit des enfants pauvres. L’organisation recommande par ailleurs de valoriser le travail des deux parents, et de veiller à ce que le système de prélèvements et de prestations assure des incitations financières à travailler tout aussi fortes au premier et au deuxième apporteur de revenu des couples avec enfants, afin d’encourager l’emploi des parents et de protéger durablement les enfants contre la pauvreté. L’OCDE préconise enfin d’améliorer l’accès aux services d’accueil des jeunes enfants à temps complet, à des prix abordables, après un congé parental pour que les parents à faible revenu puissent continuer de travailler, à temps plein.