Banque de France : il faudra rembourser les dettes après la crise

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 23 mars 2023 à 10h04
Banque De France Confinment Dette 1
@shutter - © Economie Matin
8%Le PIB français devrait se contracter de 8% en 2020.

Le gouverneur de la Banque de France ne se berce pas de douces illusions : les sommes empruntées par la France pour faire face à l'épidémie de coronavirus devront être remboursées.

Si la sortie progressive du confinement est prévue pour le 11 mai, François Villeroy de Galhau a expliqué dans le Journal du Dimanche que « nous ne passerons pas d'un coup à une reprise normale ». Pour le gouverneur de la Banque de France, ce sera un « acte II du déconfinement » dont on ignore la durée jusqu'à la reprise complète. « Il faudra faire grandir en même temps la confiance sanitaire et la confiance économique, pour les entrepreneurs comme pour les salariés », ajoute-t-il. Il ne se fait pas non plus d'illusions : cette crise, totalement inédite dans sa nature, « plus violente que les crises précédentes », va coûter cher.

Une crise « plus violente » que les précédentes

« Chaque quinzaine de confinement entraîne une baisse de la croissance annuelle d'environ 1,5 point et presque autant en matière de déficit budgétaire supplémentaire », explique-t-il. La France sortira de cette crise sanitaire avec une dette publique « d'au moins 15 points de PIB, à 115% ». François Villeroy de Galhau le martèle : « Dans la durée, il faudra rembourser cet argent ». Ce sera d'autant plus difficile à réaliser qu'à court terme, la France va essuyer une crise économique sans équivalent : le PIB tricolore devrait en effet chuter de 8% en 2020, d'après le gouvernement et le gouverneur. Une contraction qui pourrait s'amplifier en fonction de la durée du déconfinement.

Amortisseur majeur

En ce qui concerne l'action de l'État, c'est un satisfecit pour le gouverneur : les pouvoirs publics ont joué un rôle « d'amortisseur majeur ». « L'intervention publique massive a absorbé au moins les deux tiers du choc, et réduit d'autant son impact pour les ménages et les entreprises », indique-t-il. Au fur et à mesure de la reprise dans les différents secteurs, ce rôle va se réduire tandis que l'État va devoir commencer à payer cet « amortisseur collectif ». François Villeroy de Galhau donne une première piste : « Il faudra viser une gestion plus efficace, d'autant que les Français ne souhaitent pas payer plus d'impôts ».

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.