La chute continue malgré l’intervention de Donald Trump auprès de l’OPEC+, en particulier Russie et Arabie saoudite, afin de faire baisser la production. L’accord a été trouvé mais en Bourse rien n’y fait : le prix du pétrole continue de chuter. La faute... aux capacités de stockage qui commencent à manquer.
Le pétrole américain au plus bas depuis 1999
En Bourse, la coupe de production historique de 9,7 millions de barils par jour décidée par l’OPEC+ aurait fait « pschitt » : loin d’avoir l’effet escompté, une remontée ou tout du moins une stabilisation du prix du brut, la valeur du baril de pétrole a chuté. Il faut dire que l’Agence Internationale de l’Energie avait prévenu : aucune coupe de production ne permettrait de compenser la baisse de la demande mondiale estimée à plus de 20 millions de barils par jour. 9,7 millions de barils en moins de production quotidienne, ça laisse plus de 10 millions de surproduction…
A Singapour, le 20 avril 2020, le prix du baril de pétrole américain WTI a donc chuté à un niveau inédit depuis 1999 : 15,27 dollars pour les livraisons de mai, 23,75 dollars pour celles de juin. Des baisses de 16% et 5,1% respectivement, qui confirment la tendance : face à la baisse de la demande, le prix du pétrole va rester très bas encore quelques mois. Avec lui, ce sont les prix des carburants à la pompe qui devraient continuer de chuter.
On notera une grande différence entre le pétrole américain (WTI) et le Brent de mer du Nord : ce dernier a chuté de seulement 0,9% le 20 avril 2020 et s’échange à 27,84 dollars le baril.
Les capacités de stockage s’épuisent
L’autre problème que connaît l’industrie du pétrole américaine, ce sont les capacités de stockage qui commencent à se raréfier : à Cushing, dans l’Oklahoma, hub de transport de l’industrie pétrolière américaine, pas moins de 55 millions de barils de pétrole sont stockés… sur une capacité de 76 millions. La quantité de pétrole stockée a grimpé de 48% entre février et mi-avril 2020… alors que les Etats-Unis n’étaient pas encore en confinement.
La situation est critique au point de faire craindre des prix… négatifs. Ce fut déjà le cas pour le pétrole de schiste en mars 2020 où, lors des enchères, la production d’un puit a été venduere à -19 centimes de dollars. Le propriétaire du puit a donc payé ses acheteurs pour qu’ils prennent le pétrole. Et, d’une manière générale, le prix du pétrole de schiste a chuté au point que le baril s’échange, parfois, sous les 10 dollars voir moins : jusqu’à 2 dollars le baril.