La lutte contre le tabac est le fer de lance de quasiment toutes les politiques de santé publique du monde. On le remarque bien en France avec l'instauration très critiquée du paquet neutre par Marisol Touraine ou encore les augmentations régulières du prix du paquet de cigarettes. Mais malgré tout ça le nombre de fumeurs ne semble pas baisser.
Selon une équipe de chercheurs britanniques menée par le professeur Robert West, en réalité, les gouvernements se trompent de A à Z. Ils ont identifié 6 mesures simples à mettre en place et efficaces qui pourraient aider le monde entier à arrêter de fumer. Et elles sont tellement peu chères que même les pays pauvres pourraient en instaurer certaines.
4 mesures qui demandent... de parler et d'informer !
Sur ce point, la France et l'ensemble des pays riches sont plus ou moins à niveau. Mais ces mesures pourraient permettre aux pays pauvres d'endiguer l'augmentation du nombre de fumeurs car elles ne demandent, en réalité, que de l'information.
A commencer par une simple discussion avec les docteurs. Même 5 minutes de discussion entre le patient et le docteur seraient efficaces et augmenteraient le ratio d'abandon de la cigarette de 2% peut-on lire dans leur papier publié dans la revue "Addictions".
Mais il y a aussi les flyers et livrets d'information à disposition de tout le monde (+2% dans le ratio d'abandon). Les lignes téléphoniques du type Tabac Info Service seraient inutiles selon les chercheurs car il faut que le fumeur appelle. Au contraire, il faudrait des services téléphoniques "proactifs" qui appellent les fumeurs (avec leur consentement bien entendu) ainsi que des SMS automatiques envoyés aux fumeurs pour les inciter à quitter la cigarette.
Ces mesures, faciles à mettre en place, augmenteraient le ratio d'abandon de la cigarette de 3 et 4 points respectivement.
2 mesures qui demandent... de la médecine
Si les mesures peuvent être instaurées pas de simples politiques de santé publique et par l'ensemble des pays du monde, deux autres, selon les chercheurs, sont plus compliquées à mettre en place. Mais elles sont beaucoup plus efficaces.
La première est la très connue "Cytisine". Cette plante, peu chère, a la capacité de s'accrocher aux mêmes récepteurs que la nicotine rendant l'effet de cette dernière moins satisfaisant ; elle sert de sevrage. En Bulgarie ce système est utilisé depuis des décennies par la marque Tabex mais elle n'est pas commercialisée en France ou ailleurs. Et ce malgré la capacité de faire augmenter de 6% le nombre de personnes arrêtant la cigarette chez les fumeurs consommant plus de 15 clopes par jour.
Plus complexe, la Nortriptyline serait également efficace contre le tabagisme. Mais c'est un antidépresseur donc il nécessite un suivi médical, ce qui rend son utilisation dans le cadre de la lutte contre le tabac assez chère. Il n'empêche que le taux d'abandon de la cigarette augmente de 10% par rapport à un placebo après seulement 14 semaines de traitement.