La SNCF en temps de coronavirus : suppressions de postes et plan d’aide de l’État envisagés

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 4 mai 2020 à 9h02
Sncf Coronavirus Aide Etat 1
@shutter - © Economie Matin
2 MILLIARDSLe manque à gagner de la SNCF s'établit à 2 milliards d'euros.

Après les grèves de l'an dernier, la SNCF fait désormais face à la crise sanitaire du coronavirus. L'entreprise publique envisage de supprimer des postes et appelle l'État à l'aide.

Dans un entretien avec France Inter, Jean-Pierre Farandou le PDG de la SNCF a joué cartes sur table. « On est à peu près à deux milliards d'euros de chiffre d'affaires qui nous manquent » en raison de l'épidémie de coronavirus et les mesures de confinement. Un « choc violent », évoque-t-il, qui s'ajoute aux grèves de l'an dernier contre la réforme des retraites. Le mouvement social avait généré un manque à gagner de 690 millions d'euros. Autant dire que le coronavirus n'a en rien aidé l'entreprise et qu'il va falloir se retrousser les manches pour redresser des comptes très mal en point. Le dirigeant a esquissé quelques solutions de court terme : « réduire les investissements, serrer les coûts de fonctionnement, jouer sur le fond de roulement ».

Des économies et des suppressions de postes

Mais il ne cache pas qu'il va falloir aussi supprimer des postes. Pas question d'un plan social, sachant que 90% des 146.000 cheminots sont au statut, ils bénéficient donc de leur emploi à vie. La SNCF pourrait jouer sur le nombre de recrutements : l'entreprise, qui est un des premiers recruteurs de France, embauche chaque année 5.000 personnes. Ce chiffre pourrait être réduit, c'est du moins la réflexion en cours au sein de la direction. Aucune décision n'a encore été prise. Mais Jean-Pierre Farandou a indiqué qu'il ne serait pas « anormal ou illogique » d'ajuster le niveau d'emploi au volume d'activité. Tout dépend en fait de la vigueur et la rapidité de la reprise.

Aide de l'État

Le PDG de la SNCF estime cependant qu'il est encore trop tôt pour « calibrer les chiffres ». Le sujet est en tout cas sur la table et il sera examiné « le moment venu en toute transparence avec les organisations syndicales ». Jean-Pierre Farandou a également précisé que l'endettement était trop important : « Dans ce cas, il n'est pas anormal de se tourner vers son actionnaire, le nôtre c'est l'État, pour restaurer la balance de notre entreprise. Il n'est pas anormal de réfléchir à un plan d'aide pour la SNCF ». Les pouvoirs publics ont repris la dette historique de la SNCF l'an dernier.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.