Ne croyant plus au redressement du secteur, Warren Buffet a annoncé avoir vendu l’ensemble de ses participations dans des compagnies aériennes.
American Airlines, Delta, Southwest et United perdent 10% de leur capital chacune
Les compagnies aériennes subissent actuellement la pire crise de leur histoire. Aux États-Unis, où 90% des vols sont actuellement annulés, elles ont en plus perdu un actionnaire de taille. Et pas n’importe lequel : le fonds Berkshire Hathaway, présidé par Warren Buffet, a récemment vendu l’ensemble de ses participations, soit 11% du capital de Delta, 10% d’American Airlines, 10% de Southwest Airlines et 9% de United Airlines.
Les relations entre Warren Buffet et les compagnies aériennes n’ont jamais été faciles. En 1989, le célèbre investisseur avait effectivement sauvé US Airways d’un dépôt de bilan en rachetant ses dettes. En échange, il avait reçu des actions US Airways, et a mis longtemps avant de pouvoir les revendre, une vente qui s’est d’ailleurs faite sans plus-value. Depuis lors, Warren Buffet s’est gardé de remettre le pied dans le secteur… Mais il a à nouveau craqué en 2016 en prenant d’importantes participations dans ces quatre compagnies américaines, expliquant que le secteur n’arrêtait pas de faire des bénéfices, aidé par une demande soutenue et des prix du pétrole redevenus bas.
Contrairement à son habitude, cette fois-ci Warren Buffet a vendu à perte
Mais l’histoire d’amour entre Warren Buffet et les compagnies aériennes a tourné court avec l’épidémie de Covid-19, au point que le célèbre investisseur décide même de se séparer de leurs actions sans attendre qu’elles se redressent. « Nous avons placé 7 ou 8 milliards de dollars [dans ce secteur], mais nous n’en avons pas ressorti ces 7 ou 8 milliards. C’était une erreur de ma part. Nous avons donc vendu l’ensemble de nos participations », a-t-il déclaré le 2 mai 2020 lors de la présentation du bilan du premier trimestre de son fonds.
« Le secteur aérien a été extraordinaire. Au cours du siècle dernier, il a dévoré du capital comme nul autre secteur parce que les gens n’arrêtent pas d’apporter de l’argent frais. Il a des coûts fixes démesurés, des syndicats en position de force et des coûts liés aux prix du pétrole. Ce n’est pas une recette pour le succès », a-t-il déclaré en expliquant sa décision de vendre ses participations.