StopCovid : vers des clusters de contamination chez les utilisateurs d’iPhone ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 mai 2020 à 7h01
Apple Iphone Deuxieme Trimestre 2
@shutter - © Economie Matin
15%Apple détient 15% des parts de marché des smartphones en France.

L’application StopCovid, qui devrait être prête pour le 2 juin 2020 permettant de savoir si on a été en contact avec un porteur du virus, pourrait créer des clusters de contamination chez les porteurs d’iPhone. La raison ? Les restrictions imposées par Apple qui compliquent le transfert de données en arrière-plan entre appareils de la marque à la pomme. Explications.

Le Bluetooth au centre de StopCovid

Cédric O, secrétaire d’État au numérique, ne mâche pas ses mots pour critiquer Apple : le groupe « aurait pu nous aider à faire en sorte que l’application marche encore mieux sur iPhone mais n’a pas voulu le faire, pour une raison que je ne m’explique guère ». La réponse d’Apple est assez simple, en fait : la protection des données qui est au centre de sa stratégie et de ses engagements envers ses utilisateurs. Sans compter qu’Apple et Google ont créé leur propre protocole permettant de développer des applications de style StopCovid… que le gouvernement français n’a pas voulu adopter.

Au centre du débat : le Bluetooth. C’est cette technologie qui va permettre aux smartphones de s’envoyer les données et donc permettre à l’utilisateur de savoir s’il a été, ou non, en contact avec un porteur du virus. Apple refuse que le Bluetooth tourne « en arrière-plan », ce que permet Android. Les développeurs de StopCovid ont donc dû faire avec : dans le cas contraire, StopCovid n’aurait pas respecté les règles d’Apple et n’aurait pas pu faire son apparition sur l’Apple Store.

Deux iPhones en veille ne communiqueront pas

Comme l’explique à iGeneration Vincent Bellet, l’un des développeurs de l’application StopCovid, le 6 mai 2020, les détenteurs d’iPhone auront une application qui fonctionnera moins bien. Ce sera le cas en particulier lorsque leurs smartphones sont en veille : ils ne communiqueront pas entre eux. Car, lorsqu’il est en veille, un iPhone ne communique pas d’informations, même passivement : deux iPhones en veille ne communiqueront pas entre eux.

Par contre, et c’est la bonne nouvelle, l’iPhone continue de scanner passivement selon le développeur. Il pourra alors recevoir des données depuis les smartphones Android et, de fait, sortir de sa veille pour répondre à ces données.

Ce n’est pas le cas avec Android : même en veille, un smartphone Android peut communiquer des informations. Il est donc en mesure de scanner et de transférer des données. Deux smartphones Android ne présentent donc pas le risque de ne pas communiquer entre eux… et pourraient être les sauveurs des détenteurs d’iPhone.

Heureusement, Android domine largement le marché des smartphones, Apple ne détenant que 11,7% des parts de marché mondiales et 15% des parts de marché en France.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio