Le week-end des 9 et 10 mai, la CGT Info’Com a créé une véritable polémique autour d’une campagne qu’elle a menée sur son compte Twitter. Aujourd’hui, c’est une décision de justice qui contraint la fermeture de l’usine Renault de Sandouville qui fait débat.
Une fermeture qui fait débat
Jeudi 7 mai 2020, le tribunal judiciaire du Havre a condamné en référé Renault "à suspendre la reprise de la production" car celle-ci ne "permet pas d'assurer (...) la sécurité des travailleurs de l'usine face au risque lié au Covid-19" . L’usine, qui avait repris son activité partiellement le 28 avril, a été accusée de ne pas avoir mis en place des normes de sécurité surfaisantes face au virus. C’est la CGT qui a pris la décision de saisir le tribunal judiciaire du Havre contre l’avis de la CFDT, dont le secrétaire général de la CFDT. Laurent Berger avait jugé samedi 9 mai la « CGT irresponsable » il ajoute que « La posture de la CGT est irresponsable et infondée (...) Cette fermeture obligée par le recours de la CGT est très grave ».
Lundi 11 mai, c’est au tour de la ministre du Travail Muriel Pénicaud d’exprimer sa déception face au choix de la CGT. « Tout le monde sait que la situation est très difficile pour le secteur automobile en ce moment. Les conditions sanitaires sont réunies, je trouve cela choquant qu’un syndicat joue contre l’emploi ». Outre sa décision de mener un combat judiciaire pour la fermeture de l’usine, la CGT est au coeur d’une polémique autour d’une campagne menée par l’une des branches secondaires.
Des affiches polémiques
Le week-end dernier, 9-10 mai, la CGT Info’Com s’est tristement illustrée en menant une campagne de dénonciation à l’encontre des positions de la CFDT et notamment de son chef Laurent Berger dans l’affaire de la fermeture de l’usine Renault de Sandouville.
Une première affiche publiée samedi 9 mai 2020, met en scène Laurent berger en tenue sadomasochiste en compagnie du chef du Medef Geoffroy Roux de Bézieux. Une affiche-choc accompagnée d’une légende «Sado et Maso, une production Medefdt». Dimanche 10 mai, un second visuel tout aussi éloquent est publié mettant en scène la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, en tenue de dominatrice face à Laurent Berger. Un titre similaire l’accompagne, seul la production change, cette fois-ci il s’agit en effet d’une « production LREM-DT ».
Une campagne qui va trop loin même pour le syndicat qui désavoue publiquement l’organisation dans un tweet : « Ce type de communication ne fait que décrédibiliser l'action syndicale. À la CGT, nous avons d'autres arguments que ceux-là, ceux de l'intérêt des travailleurs et de la justice sociale ».