Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a indiqué que, pour bénéficier d’un soutien de l’État, les constructeurs automobiles français devront relocaliser une partie de leur production.
Un débat récurrent
Bruno Le Maire avait déjà évoqué cette exigence de relocalisation en décembre, avant le début de la crise du coronavirus. Ce lundi 11 mai 2020, il conditionne le soutien de l’État à la relocalisation de certaines productions automobiles sur le territoire français.
Ainsi, au micro de BFM Business, il a insisté sur cette condition : « On dit aux constructeurs automobiles, nous sommes prêts à vous aider, nous sommes prêts à améliorer par exemple les primes à la conversion, ou à regarder ce qu'on peut faire pour améliorer la compétitivité du site France, la contrepartie se doit être, quelles relocalisations vous envisagez ? ».
Une relocalisation face à la mutation du secteur
Bruno Le Maire fait cette déclaration alors même que le secteur automobile est très durement impacté par la pandémie. Ainsi, depuis le début du confinement le 17 mars 2020, les ventes de voitures ont chuté de 93%. Un secteur qui est aussi en pleine mutation avec une chute du diesel et une hausse de l’électrification. Cette mutation menace des milliers d’emplois, d’où la mise en place de mesures de soutien par l’État.
Le constructeur automobile Renault, qui est en pleine négociation d’un prêt garantit par l’Etat et qui doit annoncer un plan de restructuration, est mis sous pression par l’annonce du ministre. Pour Bruno Le Maire, il n’y a pas de contraction entre la relocalisation et la restructuration. « On peut tout à fait restructurer certaines activités mais en relocaliser d'autres. Si on met de l'argent public pour aider l'automobile, ce doit être pour avoir en échange des emplois fiables et pérennes sur le territoire français ».
Bruno Le Maire a confié la mission des relocalisations à Hervé Guyot, un ancien de Faurecia aujourd'hui associé chez Oliver Wyman, qui devrait rendre des propositions pour rendre possible ces rapatriements de productions sur le sol français.