22% des jeunes diplômés français ont un travail ne nécessitant pas de diplôme

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 19 août 2015 à 13h11
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90%En Estonie 90% des diplômés occupent un poste ne nécessitant pas de diplôme.

Avec le chômage des jeunes qui ne cesse d'augmenter partout en Europe malgré les politiques mises en place par les divers gouvernements, la jeune génération doit faire des sacrifices. En particulier faire des sacrifices quand il s'agit de trouver un emploi correspondant à son diplôme et à ses connaissances. Pourtant la France ne s'en sort pas trop mal.

Surdiplômés : 22% des jeunes en France, 59% au Royaume-Uni

Une recherche menée par le CIPD (Chartered Institute of Personnel and Developpement) du Royaume-Uni s'est intéressé au nombre de jeunes diplômés qui se retrouvent à travailler dans des postes ne nécessitant aucun diplôme comme caissier ou serveur. Une tendance courante alors que l'emploi tend à manquer en Europe.

Afin de ne pas rester au chômage, en effet, les jeunes finissent par accepter n'importe quel travail pourvu qu'il paye. C'est le cas de 22% des jeunes français qui sont surdiplômés par rapport au poste qu'ils occupent.

Pourtant, quand on regarde les résultats de l'étude, on se rend compte que la France n'est pas trop mal mise. Au Royaume-Uni ils sont 58,9% à être dans ce cas, le troisième pays du classement après la Grèce (63%) et l'Estonie (presque 90%).

Avec sa 11ème place au classement, la France bat même la Pologne, l'Ukraine, l'Espagne, l'Irlande, la Suède, la Norvège et la Belgique. Mais le pays où les jeunes trouvent le plus de travail correspondant à leur niveau d'études est la Suisse qui n'a qu'environ 10% de jeunes surdiplômés.

Les recruteurs commencent à demander des diplômes pour les postes n'en nécessitant pas

A cause d'un marché de l'emploi très serré et d'une situation économique instable, le diplôme devient désormais, selon l'étude, un paramètre pour des emplois n'en requérant pas. Peter Cheese, directeur exécutif du CIPD, estime faux de penser que l'économie sera plus performante en augmentant le niveau et le nombre des diplômés.

"De nombreux diplômés sont tout simplement en train de remplacer des non-diplômés dans des postes demandant moins de connaissances". La faute en revient aux recruteurs : le diplôme est devenu un critère de sélection dans des postes qui n'en demandent pas, biaisant ainsi le marché du travail.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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