À 15 jours de la réouverture, quelles aides pour les restaurateurs ?

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 15 mai 2020 à 16h51
Tickets Restaurant Coronavirus
@shutter - © Economie Matin
2 millions d'eurosPourront bénéficier du fonds de solidarité les restaurants dont le chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas 2 millions d'euros.

« Si l’épidémie ne se dégrade pas, les cafés et restaurants des départements verts pourront ouvrir le 2 juin 2020 », a annoncé Edouard Philippe. Dans cette réouverture, les restaurateurs seront accompagnés à travers une série de mesures, que le Premier ministre a détaillées le 14 mai 2020 à l’issue de discussions avec la filière de l’hôtellerie-restauration.

Des exonérations de charges et un chômage partiel même en cas de reprise d’activité

Le Premier ministre a annoncé l’exonération complète des charges sociales, patronales et fiscales, de mars à juin 2020. En plus, si la situation épidémiologique ne permet pas au restaurant de rouvrir en juin, cette exonération se prolongera jusqu’au moment où cette mesure de fermeture administrative est levée.

Autre avantage réservé aux restaurateurs : leurs salariés pourront continuer à percevoir le chômage partiel même après réouverture, jusqu’en septembre 2020. Cela est lié au fait que du fait des mesures de distanciation sociale, les restaurants ne pourront faire qu’un nombre limité de couverts par jour. L’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) demande d’ailleurs à ce que le recours au chômage partiel puisse se poursuivre jusqu’à ce que les mesures de distanciation sociales soient intégralement abandonnées.

Des gestes seront également faits du côté des banques. Selon Édouard Philippe, ces dernières se sont engagées à proposer à tous les restaurants un report de leurs mensualités sur six mois. En plus, les restaurants pourront bénéficier de prêts de la part de BPI France.

Les restaurateurs demandent à être aidés beaucoup plus

Mais la satisfaction de la profession n’est pas entière. L’exécutif a laissé sans réponse la demande de l'UMIH de prendre en charge les loyers des restaurateurs. La fédération professionnelle déplore aussi « l’attitude du monde des assurances, qui n’alimentera le fonds d’investissement qu’à hauteur d’1 milliard d’euros alors que nos pertes d’exploitation se sont déjà montées à 10 milliards et qu’elles sont appelées à se poursuivre » car lorsque les restaurants ouvriront, ils seront obligés de rouvrir en sous-capacité. L’UMIH a d’ailleurs « vivement demandé » au gouvernement de légiférer pour contraindre les assurances à prendre en charge une partie de la perte d’exploitation subie.

Enfin, pas de satisfaction au sujet d’une TVA préférentielle à 5,5%, une idée qui avait été proposée par un collectif de restaurateurs emmené par Olivier Bertrand, le patron du groupe Bertrand (Quick, Burger King, Hippopotamus, La Coupole, Le Procope…).

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.